(CROISSANCE AFRIQUE)-Pour répondre à la contraction des réserves bancaires dans la CEMAC, la BEAC a considérablement augmenté ses injections nettes de liquidités de 21,2% entre juillet et septembre 2024, pour atteindre un total de 1 037 milliards FCFA.
Cette mesure a été prise pour stabiliser un système bancaire en difficulté, comme souligné dans le dernier « Bulletin économique et statistique » publié le 20 février 2025. Lors de cette période, les injections nettes sont passées de 855,8 milliards à 1 037 milliards FCFA, soit un accroissement de 181,2 milliards FCFA.
Cette augmentation fait suite à une crise de liquidité bancaire, alors que les réserves brutes du système bancaire de la CEMAC ont subi une chute de 13,3% en l’espace de trois mois, passant de 915,3 milliards à 775,9 milliards FCFA.
Parallèlement, la liquidité provenant des facteurs autonomes (FALB) a reculé de 26,8%, dégringolant de 1 449 milliards FCFA à 1 060 milliards FCFA.Une analyse des instruments d’intervention de la BEAC montre que la hausse des injections de liquidités a été principalement alimentée par une augmentation significative de l’opération d’injection principale, dont l’encours moyen a explosé de 81%, passant de 126,1 milliards à 228,3 milliards FCFA.
Les avances via la facilité de prêt marginal ont enregistré une légère hausse de 2,6%, atteignant 708,2 milliards FCFA contre 690,2 milliards FCFA au trimestre précédent. En revanche, les avances accordées par le biais du guichet spécial de refinancement ont connu une diminution de 3%, passant de 120,6 milliards à 116,9 milliards FCFA.
Cette stratégie d’injection massive de liquidités se déploie alors que les établissements bancaires doivent constituer des réserves obligatoires augmentées de 16,4 milliards FCFA en trois mois, atteignant 1 098,6 milliards FCFA en septembre 2024.
Simultanément, l’encours moyen des réserves libres a chuté, ne représentant plus que 65% des réserves requises, contre 85,8% un an plus tôt.Face à cette situation alarmante, six établissements de crédit étaient en déficit de constitution des réserves obligatoires en septembre 2024, une légère amélioration par rapport aux sept établissements en difficulté trois mois auparavant.
Notons que les reprises de liquidités du système bancaire ont diminué de manière significative, passant de 81 milliards à 18,3 milliards FCFA durant la période considérée, soit une baisse de 62,7 milliards FCFA, réalisées uniquement à travers l’émission de Bons BEAC.
Mariam KONE