(CROISSANCE AFRIQUE)-La décision historique de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) d’accélérer la transition vers l’ECO, en remplacement du Franc CFA, marque un tournant décisif vers l’autonomie économique de la région.
Cette résolution, prise lors de la 60e session ordinaire de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement en juillet 2024, souligne l’importance de transcender un héritage monétaire colonial pour s’orienter vers une monnaie commune qui renforcera l’intégration et la coopération économique ouest-africaine.
La Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO joue un rôle primordial dans ce processus de transformation monétaire. Sa décision d’inviter les pays membres à soumettre leurs Programmes Pluriannuels de Convergence, un exercice essentiel pour la stabilité macroéconomique future de l’ECO, démontre un leadership fort et un engagement collectif vers des objectifs économiques partagés.
L’adhésion du Nigéria au projet ECO
La décision du Nigéria, première économie de la région, de rejoindre le projet ECO est un signal fort de confiance et d’engagement envers la monnaie unique. Ce pas audacieux vers l’intégration économique soulève des perspectives prometteuses, pas seulement pour le Nigéria mais pour l’ensemble de la région, augmentant ainsi la crédibilité et la faisabilité du projet ECO.
Engagement des États membres pour la stabilité macroéconomique
Chaque État membre est tenu de soumettre ses Programmes Pluriannuels de Convergence pour assurer la viabilité et la stabilité de l’ECO.
La stabilité macroéconomique est la pierre angulaire de l’instauration de la monnaie unique, soulignant l’importance de la discipline fiscale et des politiques économiques harmonisées entre les pays membres.
Implications économiques pour les pays ouest-africains
L’adoption de l’ECO devrait dynamiser le commerce intra-régional, améliorer la compétitivité et encourager les investissements. Pour des pays comme la Côte d’Ivoire, le Sénégal et le Nigéria, la monnaie unique représente une opportunité de renforcer leur position économique, d’accélérer la croissance et de participer de manière plus équilibrée à l’économie mondiale.
Médiation et rôle du président sénégalais
Le rôle de médiation du président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, visant à apaiser les tensions et à rapprocher les États membres, est crucial pour maintenir l’unité au sein de la CEDEAO. Sa démarche, favorisant un dialogue ouvert et constructif, est essentielle pour surmonter les défis politiques et économiques qui pourraient entraver la mise en œuvre de l’ECO.
Notons que l’initiative de mettre fin au Franc CFA au profit de l’ECO par la CEDEAO n’est pas seulement un geste symbolique de décolonisation monétaire, mais aussi une étape stratégique vers une intégration économique plus profonde qui ouvre de nouvelles perspectives pour le développement durable de l’Afrique de l’Ouest.
Daouda Bakary KONE