(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Cameroun, l’agence de notation américaine Fitch Ratings a annoncé le 02 décembre 2022 avoir reconduit la note « B » du Cameroun avec des perspectives stables, pour tous ses emprunts de longs termes en devises. Ce succès prouve que le Cameroun est bien loin du risque de défaut de paiement (six paliers au-dessus, selon la nomenclature de Fitch) envers ses créanciers extérieurs.
C’est pourquoi, l’Agence de notation Fittch rating, « Les notations du Cameroun sont soutenues par une croissance économique résiliente, une économie relativement diversifiée contribuant à atténuer les chocs externes, un fardeau modéré de la dette publique et des efforts continus d’assainissement budgétaire ancrés dans un programme du FMI. Ceci est contrebalancé par un faible PIB par habitant, des indicateurs de gouvernance faibles, des problèmes de sécurité persistants (crise séparatiste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et lutte contre Boko Haram à l’Extrême-Nord, NDLR), ainsi qu’une faiblesse de la gestion des finances publiques », explique l’agence de notation financière.
L’Agence Américaine en mettant en exergue « un fardeau modéré de la dette publique », Fitch conforte la position des autorités publiques locales qui, malgré les critiques et les craintes de divers acteurs, dont des bailleurs de fonds internationaux comme le FMI ou encore la BAD, ont toujours jugé soutenable la dette publique. Celle-ci est officiellement estimée à 12 373 milliards FCFA à fin septembre 2022, soit 45,8% du PIB, loin du seuil de 70% admis dans les critères de surveillance multilatérale de la Cemac.
Notons que la notation de Fitch met à l’index la gouvernance financière de l’État, jugée encore trop faible. « La gestion des finances publiques est une faiblesse de la notation, attestée en 2021 par l’accumulation d’arriérés intérieurs (équivalent à 2% du PIB). Bien que ce stock ait été apuré à la fin septembre 2022, une accumulation nette d’arriérés intérieurs est probable en 2022, en raison des pressions sur les dépenses.
Pour rappel, le dépassement du plafond des interventions directes de la Société nationale des hydrocarbures (de 0,3% du PIB) et le recours à des procédures exceptionnelles, nécessaires aux dépenses de sécurité, mettent en évidence les faiblesses de la gestion de trésorerie », souligne l’agence de notation.
Daouda Bakary KONE