(CROISSANCE AFRIQUE)-Wendkéta Adolphe Kaboré, chef de la Division des infrastructures et des usages numériques à la Commission de l’UEMOA, joue un rôle crucial dans la lutte contre le cybercrime en Afrique. Selon lui, le coût du cybercrime pourrait atteindre 10 500 milliards USD d’ici 2025.
Cette somme astronomique souligne l’urgence d’une action coordonnée pour contrer cette menace mondiale. La cybersécurité n’est plus seulement une question technique, mais un enjeu de souveraineté économique. Les gouvernements et les entreprises doivent s’engager activement pour sécuriser leurs infrastructures numériques.
Le cybercrime constitue une menace croissante à l’échelle mondiale. Les cyberattaques se produisent toutes les 39 secondes, affectant des millions d’organisations. En 2021, le coût mondial du cybercrime a déjà atteint 6 000 milliards USD. Ces attaques mettent à mal la stabilité financière des États et doivent être prises au sérieux. Les implications sont claires : ignorer cette menace serait imprudent et dangereux pour l’économie mondiale.
Les prévisions indiquent que le cybercrime coûtera plus de 10 500 milliards USD d’ici 2025. Ce montant représente environ 6 221 250 milliards FCFA. Cela inclut non seulement les pertes directes dues aux attaques, mais aussi les coûts de récupération et de prévention. Cette croissance rapide des coûts souligne l’aggravation de la situation et l’importance d’agir rapidement. Les entreprises doivent impérativement revoir leur stratégie de cybersécurité pour se préparer à cette hausse.
En Afrique, les statistiques révèlent un paysage préoccupant en matière de cybersécurité. Au cours des six derniers mois de 2021, 50% des entreprises de plus de 500 employés ont signalé des incidents de cybersécurité. De plus, 83% des banques dans la région ont déjà été victimes d’une ou plusieurs cyberattaques. Ces chiffres mettent en lumière la nécessité d’une vigilance accrue et d’une approche proactive face aux cybermenaces. La situation exige une coopération régionale pour renforcer la sécurité collective.
Récemment, plusieurs institutions en Afrique francophone ont subi des cyberattaques notables. En Côte d’Ivoire, le groupe Nsia a perdu près de 1,2 milliard FCFA à cause d’un détournement de fonds. La filiale sénégalaise d’Ecobank a également rapporté une perte de 323 millions FCFA due à une fraude. Ces incidents illustrent l’impact réel du cybercrime sur les économies locales. Chaque pays doit en tirer des leçons pour mieux se préparer à ces défis.
Les menaces cybernétiques en Afrique comprennent plusieurs catégories. Parmi les plus répandues figurent l’extorsion numérique, les ransomwares, et les escroqueries en ligne telles que le phishing. Un tiers des attaques concerne des fraudes sur les cartes bancaires. Les entreprises doivent être conscientes de ces risques pour mettre en place des mesures de prévention efficaces. La diversité des menaces nécessite une approche globale et intégrée de la cybersécurité.
Actuellement, la cybersécurité en Afrique est largement sous-évaluée. Seules 12% des entreprises africaines échangent des informations sur la cybersécurité au sein de leurs comités exécutifs. La majorité des entreprises n’ont pas de cadre de sécurité suffisant pour faire face à la montée des cybermenaces. Les fonds nécessaires pour une réponse adéquate manquent dans de nombreux pays. Cette lacune souligne l’urgence d’un investissement significatif dans la cybersécurité.
Pour lutter efficacement contre le cybercrime, M. Kaboré recommande plusieurs actions clés. Les gouvernements doivent établir un cadre légal et réglementaire robuste pour protéger les systèmes d’information. Les entreprises devraient élaborer des stratégies de cybersécurité adaptées et sensibiliser leurs employés. Cela implique de renforcer la sécurité des services essentiels et de garantir la protection des données personnelles. Une collaboration internationale est essentielle pour partager des informations et des meilleures pratiques.
Notons que la sensibilisation à la cybersécurité est cruciale pour réduire les risques dans toute organisation. Des campagnes de sensibilisation peuvent aider à éduquer les employés sur les menaces existantes. La prise en compte du facteur humain est essentielle dans tout dispositif de sécurité. En fin de compte, une bonne sensibilisation peut prévenir de nombreuses attaques avant qu’elles ne se produisent. Cela renforce également la confiance du public dans les services numériques.
Daouda Bakary KONE, depuis Ouagadougou