(CROISSANCE AFRIQUE)-Après un coup d’État en août 2023 qui a conduit à un isolement financier international palpable, le Gabon cherche à redéfinir ses alliances et sources de financement pour soutenir son économie pour 140 millions de dollars.
Dans ce contexte complexe, la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD), un bras de la Banque mondiale, se présente comme un phare d’espoir. Un conseil des ministres récent, mené par le Général Clotaire Oligui Nguema, a marqué un tournant avec l’approbation de projets de loi autorisant l’État à obtenir de nouveaux prêts auprès de cet organisme.
Le marché financier du Gabon est confronté à des défis majeurs suite au coup d’État, marqués par un manque de soutien financier international et une profondeur de marché régional des capitaux limitée. Cette situation précaire souligne l’importance cruciale des institutions telles que la BIRD dans la reconstruction des bases économiques du pays.
Renouant avec le Gabon en décembre 2023, la BIRD s’engage à appuyer le pays à travers des emprunts significatifs. Ces fonds sont destinés à catalyser des projets stratégiques tels que la digitalisation de l’administration publique et l’amélioration des statistiques en Afrique de l’Ouest et du Centre, preuve de la confiance de la BIRD dans le potentiel de redressement du Gabon.
Focus sur les nouveaux financements: Une première tranche de 56,2 millions d’euros est allouée au projet Gabon Digital, visant à transformer numériquement l’administration publique gabonaise. Une seconde tranche, d’un montant de 83,1 millions d’euros, soutiendra le projet HISWACA, renforçant les capacités statistiques régionales pour une meilleure comparaison et analyse des données.
L’acquisition d’un total de 140 millions d’euros de la BIRD est une manœuvre stratégique pour le Gabon, qui vise non seulement à moderniser des secteurs clés mais également à réaffirmer sa présence sur la scène financière internationale. Cependant, cette injection de capitaux survient dans un climat de prudence suite à la récente dégradation de la note souveraine du Gabon par Moody’s, alertant sur les risques d’une politique budgétaire expansionniste en période de restrictions financières.
Notons que la baisse de notation de Moody’s met en lumière les défis économiques continus auxquels le Gabon doit faire face, dans un contexte d’endettement croissant et de tensions de liquidité. Néanmoins, les emprunts signifiants auprès de la BIRD offrent une bouffée d’air frais et ouvrent la voie à des réformes essentielles pour la stabilisation et la croissance économique à long terme du Gabon.
Moussa KONE
