Un misérable radeau à la dérive, flanqué d’une trentaine d’Africains en perdition, menacés par de gros virus flottants. Et autour, trois fringnants navires, français, américain et chinois, qui leur jettent des bouées. C’est l’image dantesque que le quotidien français Les Echos livre ce jour de l’Afrique
L’image est censée illustrer une « analyse » de la situation du continent, véritable pot-pourri d’amalgames et de prévisions parmi les plus pessimistes, composé par Jacques Hubert-Rodier, éditorialiste de politique internationale.

Le continent africain qui compte 1,3 milliard d’habitants, soit 17% de la population mondiale, n’a enregistré que 2,5 % des décès dus au coronavirus. Ainsi, la France qui compte 20 fois moins d’habitants a déploré 2 fois plus de victimes que l’Afrique toute entière. Mais peu importe la réalité des chiffres, l’Afrique restera toujours, pour certains médias, un perpétuel sujet d’apitoiement et d’épouvante.
Pour ce spécialiste en politique internationale qui ne fait pas dans la nuance, l’Afrique qui a été « touchée violemment par la pandémie » est également le « théâtre d’actes de violence extrême » et doit « faire appel encore à des troupes étrangères, notamment françaises.»
Quant à la mise en oeuvre effective de la zone de libre-échange continentale africaine, « elle risque de faire long feu », d’ailleurs le Nigeria a déjà « décidé de fermer unilatéralement ses frontières à ses voisins.»
Sans parler du cours du riz qui risque de s’envoler et donc plonger le continent, importateur de la denrée, dans une terrible famine.
Et cette brillante analyse ne serait pas complète sans évoquer le sentiment anti-français « aggravé par l’annonce à la fin décembre par le président Emmanuel Macron de l’abandon du franc CFA, et sa prochaine substitution par l’eco.» Et de déplorer qu’au final, c’est « la Chine, avec ses routes de la soie, qui restructurera les relations de l’Afrique avec le monde extérieur.»