L’économie malgache se relève

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Le président malgache, Hery Rajaonarimampianina, lors d’une conférence de presse à Antananarivo, le 29 avril 2018,/ AFP PHOTO / RIJASOLO
Malgré de nombreuses difficultés, les prévisions de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international sont optimistes. Le mandat d’Hery Rajaonarimampianina touchant à sa fin, les élections prochaines risquent, pourtant, de créer de nouveau de l’instabilité.
Par Cathy Naidoo, Johannesburg
Mitigée. C’est ainsi qu’on pourrait qualifier la situation économique malgache. La croissance du PIB a atteint 4,3 % en 2017, un taux qui demeure «insuffisant pour faire face aux besoins de Madagascar en matière de santé et d’éducation», comme le relève Jeune Afrique. Huit personnes sur dix vivent dans des conditions d’extrême pauvreté et un enfant sur deux souffre de malnutrition dans un pays qui, «malgré toutes ses richesses naturelles, figure toujours parmi les plus pauvres au monde», rappelle l’hebdomadaire.
Mais les Malgaches ont quelques raisons d’espérer. Moins vigoureuse que prévu, la croissance « reste toutefois supérieure à sa moyenne sur dix ans (jusqu’en 2016) », souligne la Banque mondiale dans sa dernière « Note de conjoncture économique ».
Pour l’institution financière internationale, « Madagascar résiste aux chocs », et cela n’a rien d’anodin. Enawo, le plus puissant cyclone tropical à avoir touché l’île depuis 2004, a provoqué des pertes estimées à 400 millions de dollars, soit près de 4 % du PIB national. De son côté, la sécheresse a fait chuter la production de riz de 20 % et a obligé l’État à subventionner la compagnie publique d’eau et d’électricité, Jirama, à hauteur de 133 millions de dollars, ce qui a contribué à faire augmenter le taux d’endettement du pays.
La Banque mondiale optimiste
Or, « malgré ces difficultés, les prévisions tablent sur une croissance économique positive à moyen terme, qui pourrait atteindre 5,1 % du PIB en 2018, avant de s’établir, en moyenne, à 5,3 % sur 2019-2022 », affirme la Banque mondiale. La croissance devrait être tirée par l’industrie, le tourisme et les banques. La Banque mondiale table particulièrement sur l’expansion des travaux publics et les exportations de produits textiles. Le FMI souligne quant à lui le rôle de l’investissement public et le rebond du secteur agricole, dont la contribution au PIB devrait rester importante.
Enfin, le gouvernement d’Hery Rajaonarimampianina compte sur l’aide internationale, qu’il a réussi à rétablir après une dizaine d’années. En effet, peu après l’arrivée au pouvoir d’Andry Rajoelina, qui s’est auto-proclamé «en charge des affaires du pays» en janvier 2009, Washington a décidé de couper ses aides non humanitaires. A l’époque, l’aide internationale représentait 70 % du budget du pays.
Il aura fallu attendre décembre 2016 pour que la communauté internationale – ayant obtenu l’organisation d’élections présidentielles trois ans plus tôt, décide de rétablir de nouveau les aides au pays. Elle a promis 10 milliards de dollars en échange d’une amélioration de la gouvernance et d’une lutte renforcée contre la corruption.
Instabilité politique
Une amélioration de la vie des Malgaches est ainsi possible, à condition que la stabilité politique soit préservée, prévient la Banque mondiale. Pas une mince affaire, dans un pays marqué par des crises politiques à répétition, et qui s’apprête à organiser de nouvelles élections.
Trois candidats se disputent la magistrature suprême. Hery Rajaonarimampianina, le président sortant, estime dans Jeune Afrique que ses prédécesseurs sont les principaux responsables des crises qui ont secoué le pays ces quinze dernières années, et veut convaincre les Malgaches de l’intérêt de le reconduire pour le laisser poursuivre ses réformes. Il peut, pour cela, mettre en avant le renforcement des institutions et le retour des bailleurs de fonds, une condition impérative pour voir revenir les investisseurs.
Il croisera sur son chemin l’ancien président Marc Ravalomanana, contraint de démissionner en 2009, après 7 années passées au pouvoir, ainsi qu’Andry Rajoelina, qui s’était alors auto-proclamé président, avec les conséquences en matière de légitimité que l’on sait. Tous deux entendent également persuader les Malgaches de leur faire de nouveau confiance.

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