(CROISSANCE AFRIQUE)-Les données officielles émanant du rapport publié le 26 avril par l’Association africaine de capital-investissement et du capital-risque (AVCA) estiment que les fonds de capital-investissement ont investi 7,6 milliards USD dans des entreprises africaines en 2022, soit hausse de 3% comparativement à 2021.
Ainsi, l’Afrique devient l’unique région au monde à avoir enregistré une augmentation de la valeur des investissements réalisés par les acteurs du capital-investissement l’an passé, alors que des baisses à deux chiffres ont été enregistrées en Asie (-38%), en Amérique du Nord (-23%) et en Europe (-22%).
Par ailleurs, les acteurs de l’industrie du capital-investissement actifs en Afrique ont réalisé un record de 82 sorties en 2022. Ce nombre de sorties représente une croissance de 134 % par rapport à l’année précédente (35 sorties) et une augmentation de 96 % par rapport à la moyenne annuelle de la décennie 2012-2021 (41,7 sorties en moyenne par an).
Le rapport explique la forte hausse des sorties par le climat d’incertitudes macroéconomiques qui a incité les firmes de capital-investissement à donner la priorité aux cessions d’actifs, ainsi que par la réalisation de certaines sorties qui avaient été ajournées au plus fort de la pandémie de Covid-19. Il faut signaler que 65% des sorties recensées l’an passé ont été d’ailleurs bouclées durant le premier semestre de l’année.
Pour rappel, le rapport révèle d’autre part que les divers fonds de capital-investissement dédiés à l’Afrique ont levé un montant total de 2 milliards de dollars en 2022, ce qui représente une baisse de 54% par rapport à 2021. Sur ce montant, 1,7 milliard de dollars ont été levés dans le cadre de de closings intermédiaires, contre 300 millions de dollars mobilisés dans le cadre de closings finaux.
Notons que ce recul marqué des levées de fonds s’explique essentiellement par le refroidissement du marché du capital-investissement à l’échelle mondiale, dans un contexte d’incertitudes économiques. Plusieurs facteurs, dont l’inflation élevée, la hausse des taux d’intérêt, les incertitudes géopolitiques et les perspectives économiques moroses sur les marchés développés, ont probablement découragé de nombreux investisseurs internationaux de s’engager à long terme dans d’autres régions du monde, y compris l’Afrique.
Daouda Bakary KONE