Les Philippines envisagent d’acquérir six hélicoptères d’attaque auprès des États-Unis

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Quand Rodrigo Duterte arriva au pouvoir, en 2016, les Philippines prirent leurs distances avec les États-Unis, avec lesquelles elles entretenaient jusqu’alors une relation militaire très forte, et se tournèrent vers la Russie et la Chine, quitte à mettre en sourdine les différends territoriaux en mer de Chine méridionale, notamment ceux concernant le récif de Scarborough.

Cependant, l’offensive de groupes terroristes affiliés à l’État islamique, qui, en 2017, occupèrent la ville de Marawi [sur l’île de Mindanao] pendant plusieurs semaines, raviva la coopération militaire avec les États-Unis, ces derniers ayant dépêché des conseillers auprès des forces philippines.

Pour autant, malgré la menace jihadiste et les appétits de la Chine, qui lorgne désormais sur le récif philippin de Pag Asa, Manille a décidé, en février, de mettre un terme au « Visiting Forces Agreement » [VFA, accord sur les forces étrangères] qui, signé en 1998, donne un cadre légal à la présence de militaires américains dans l’archipel et permet l’organisation de manoeuvres conjointes avec les forces armées philippines.

« C’est une décision grave avec des implications importantes pour l’alliance entre les États-Unis et les Philippines. […] « Nous allons réfléchir avec soin à la meilleure façon de faire avancer nos intérêts mutuels », avait réagi, à l’époque, l’ambassade américaine à Manille. Cela étant, les deux pays sont toujours liés par un traité signé en 1951 et dont l’article 4 prévoit une clause de défense mutuelle

Quoi qu’il en soit, et malgré des relations distandues avec Washington, Manille envisage de se procurer six hélicoptères d’attaque de facture américaine. Mais, pour le moment, l’état-major philippin semble hésiter entre deux modèles, à savoir l’AH-64E « Apache » de Boeing et l’AH-1Z « Viper » de Bell Helicopters.

En tout cas, dans un avis publié le 30 avril, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], l’agence chargé des exportations d’équipements militaires américains, a recommandé au Congrès de ne pas s’opposer à la vente de 6 AH-64 ou de 6 AH-1Z aux Philippines.

Les montants des deux possibles contrats évoqués par la DSCA vont du simple au triple. Ainsi, les 6 AH-64E Apache sont proposés au prix de 1,5 milliard de dollars, avec des systèmes associés, des pièces détachées et, surtout, 200 missiles AGM-114 Hellfire, 1.700 roquettes de type APKWS [Advanced Precision Kill Weapon System] ainsi que 200 FIM-92H Stinger.

La facture serait moindre pour Manille dans le cas d’un achat de 6 AH-1Z « Viper » puisque la DSCA a évalué un « éventuel » contrat à 450 millions de dollars. La différence vient en partie de l’offre réduite en matière d’armement puisqu’il est question de seulement 6 AGM-114 Hellfire II et de 26 APKWS.

Dans les deux avis publiés, la DSCA souligne que, quel que soit le modèle retenu, la vente d’hélicoptères d’attaque aux Philippines « soutiendra la politique étrangère et la sécurité nationale des États-Unis en contribuant à améliorer la sécurité d’un pays ami qui continue d’être une force importante pour la stabilité politique, la paix et le progrès économique en Asie du Sud-Est. »

Et d’ajouter : « La vente proposée aidera les Philippines à développer et à maintenir de solides capacités d’autodéfense, de lutte contre le terrorisme et de protection des infrastructures essentielles. Les Philippines n’auront aucune difficulté à absorber cet équipement et ce soutien dans leurs forces armées. »

Jusqu’à présent, les États-Unis envisageaient de donner aux Philippines 8 hélicoptères d’occasion, dont 4 AH-1 Cobra [attaque] et 4 UH-60 [transport], ainsi que 5 avions C-12 Huron pour le transport et l’évacuation sanitaire.

« À l’avenir, nous achèterons également de nouveaux hélicoptères d’attaque légers, des hélicoptères de reconnaissance armés et des hélicoptères polyvalents de transport moyen. Ces atouts permettront à l’armée philippine de mener une meilleure gamme d’opérations aériennes pour soutenir les forces terrestres et être plus », avait cependant indiqué un officier philippin à One News, en février dernier.

D’après le chef de la diplomatie philippine, Teodoro Locsin Jr, les États-Unis auraient l’intention de fournir une aide militaire de plus de 200 millons de dollars en 2020 et 2021.

Entre 2016 et 2019, l’administration Duterte aurait, toujours d’après M. Locsin, bénéficié d’une aide améiricaine à la « sécurité » d’un montant 554,55 millions de dollars, dont 267,75 millions pour l’achat de matériels militaires.

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