(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, la société minière canadienne Barrick Gold a dévoilé qu’elle aurait dû verser 550 millions de dollars américains au gouvernement malien en 2025, si les opérations de la mine d’or de Loulo-Gounkoto n’avaient pas été stoppées.
Cette déclaration, faite par son PDG Mark Bristow à l’agence Reuters, survient alors que le complexe minier est à l’arrêt depuis janvier 2025, provoquant ainsi une onde de choc dans l’économie locale, qui dépend fortement des revenus générés par l’exploitation minière.
Le site de Loulo-Gounkoto, l’un des plus grands producteurs d’or en Afrique, avait été un pilier de la prospérité économique pour la région, offrant emplois, infrastructures et développement communautaire. La cessation des activités a également suscité des inquiétudes parmi les travailleurs et les familles qui dépendent des revenus salariaux, rappelant la fragilité de leur situation économique.
Aussi, ces travailleurs, qui avaient auparavant la sécurité de l’emploi et des bénéfices associés au secteur minier, se retrouvent maintenant face à l’incertitude, réalisant que la stabilité financière qu’ils avaient connue pourrait rapidement s’évanouir.
En outre, la fermeture de la mine a des répercussions en cascade sur les entrepreneurs locaux dont les affaires tournaient autour des services fournis à l’exploitation minière. Ces petites entreprises, qui avaient prospéré en répondant aux besoins quotidiens de la mine, se trouvent désormais contraintes de réduire leurs activités, licencier des employés ou même fermer complètement, accentuant encore les effets néfastes sur l’économie locale. Les vendeurs, artisans et fournisseurs de matériaux de construction ressentent tous la pression d’un scénario économique en déclin.
Par ailleurs, l’impact sur le budget malien soulève des questions quant à la capacité du gouvernement à financer des programmes sociaux essentiels, exacerbant ainsi des défis déjà présents dans le pays, tels que la pauvreté persistante et l’accès limité à l’éducation et aux soins de santé.
Les pertes potentielles de revenus fiscaux pourraient même compromettre les efforts de développement et exacerber les inégalités, touchant particulièrement les populations les plus vulnérables. À ce jour, aucune date n’a été communiquée pour une éventuelle reprise des opérations, laissant planer un sentiment d’incertitude et de frustration parmi les parties prenantes.
La situation actuelle souligne non seulement les vulnérabilités économiques mais aussi les implications géopolitiques complexes entourant les ressources naturelles du Mali dans le contexte des tensions régionales et des enjeux de sécurité. Avec l’instabilité politique et les conflits armés dans certaines régions du Mali, le fait que la mine d’or – un atout stratégique pour le pays – soit à l’arrêt pourrait également renforcer la position des groupes rebelles qui contestent l’autorité de l’État.
Notons que ce tournant dans la production aurifère souligne une interconnexion imprévisible entre les ressources naturelles, le bien-être des communautés locales et la stabilité politique nationale.
Mariam KONE