Par Croissanceafrique
L’imam Mahmoud Dicko, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est vu de nos jours, par bon nombre de Maliens, comme le sauveur de la République du Mali, l’homme véridique et exemplaire. A travers la masse qu’il a derrière lui, il fait tomber des têtes, surtout celles hostiles à son intérêt sordide. Soumeybou Boubeye Maiga (Celui qui a mis fin aux tendres missions de bons offices de l’imam) en est un exemple frappant. La cible actuelle, c’est celui-là même qui a été élu par les Maliens pour cinq ans, l’ancien ami de Dicko, IBK. La stratégie de cet ancien président du Haut conseil islamique est simple : se baser sur les maux de la société pour arriver à ses intentions politiques. Et si le peuple continue à le suivre comme il le fait actuellement, il atteindra son objectif. Pourtant, il y a trop d’incohérence dans ses combats, semble-t-il, contre la mauvaise gouvernance.
L’imam malien Mahmoud Dicko défit le président Ibrahima Boubacar Keita (IBK) et le virus covid-19 dans un appel à la mobilisation proféré avec des propos qualifiés d’ « insurrectionnels » par la Cour constitutionnelle ». Déjà à 07h 30 minutes, des manifestants étaient sur place à la place de l’Independence, Un parmi eux demande la parole, il nous dira que le motif de la marche n’a pas changé : « Cette affaire est facile. C’est nous, (les Maliens) qui avons élu le président de la République Ibrahim Boubacar KEITA, et depuis son élection en 2013, il n’a pas respecté nos doléances. Il est donc temps qu’il démissionne. Voilà l’objectif de cette marche ». D’autres manifestants affirment que le but cette « marche est une opportunité pour le Mali et son peuple de faire degager IBK du pouvoir ».
Boubou LAH est un militant et président donneur à vie du collectif pour la défense de la République (CDR) dont le chroniqueur Ras Bath est le porte-parole affirme qu’ils sont là pour demander un changement dans la gestion du pays au Mali « Nous sommes là aujourd’hui pour le minimum de changement dans ce pays. Nous ne sommes pas là pour la démission du président de la République » dit-il. Mais, d’autres ne partagent pas l’avis de Boubou LA. Pour ceux-ci, « il faut que IBK laisse le pouvoir et pas plus ». Ils dénoncent les maux auxquels les Maliens sont confrontés : «Pas d’école, pas de sécurité, pas de dialogue, les m-Maliens sont divisés et demandons à IBK de démissionner pour le bon », clament-ils. Ils n’en décolèrent pas et ajoutent : « Il s’agit d’un clan qui s’enrichit des malheurs du peuple malien. régime d’IBK est fondé sur la corruption, le mensonge, le pillage et l’injustice ».
A 15h22, le véhicule de l’imam Dicko arrive au monument … Le rassemblement est à son étape cruciale. Au total, 5 allocutions sont attendues en début de la cérémonie, à savoir celle de la CMAS de l’IMAM, du Front pour la sauvegarde de la démocratie (FSD) de Choguel Kolla MAIGA, du mouvement Mali Koura de Cheick Oumar Sissoko et l’ex député Oumar Mariko, l’opposant historique du Mali.
Selon Issa KAOU DJIM, le gendre et disciple de l’imam, mais aussi coordinateur de la CMAS « les maliens parlent aux maliens ».
« Je n’ai jamais aimé ce pays qu’en ces moments de troubles, de doute pour l’avenir de ce beau pays. Je ne regarderai plus ce pays sombrer entre des mains douteuses et coupables », a scandé le journaliste Alassane Souleymane Maiga, présent sur place.
A sa prise de parole, Choguel Kolla MAIGA affirme que « Le 05 juin est inscrit sera « en lettre d’or ». « Un gouvernement qui ne peut pas assurer la sécurité de ses citoyens, ne peut être un gouvernement légitime. Un gouvernement qui ne peut ouvrir l’école de ses citoyens est un gouvernement incapable. On a trahi les paysans en diminuant le prix du coton et en augmentant le prix d’engrais, pourtant l’Etat avait augmenté la subvention de l’agriculture. Donc quand un chauffeur n’arrive pas à conduire la voiture ; on le retire le permis de conduire » a-t-il entonné.
Pour sa part, Maitre Mountaga TALL du parti Congrès national d’initiative démocratique (CNID Faso yiriwaton n’a pas manqué de dénoncer les dérives du pouvoir en place. Parmi ses dénonciations figurent la corruption, le népotisme, le clientélisme. Il trouve donc que le départ du président de la République est la solution. Pour lui, le malien ne voit que son président dans l’air (AVION). Avant de finir son allocution, il a dénoncé le mauvais comportement de la présidente de la cour constitutionnelle.
L’incohérence de Mahmoud Dicko
Tout, d’abord il faut préciser que les maliens ont-ils oublié que l’imam Dicko et ses partisans avaient proféré des malédictions contre le Pr. Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale d’alors en la faveur du meeting du 22 août 2009 à cause du fait que les députés de la quatrième législature avaient adopté un nouveau code de la famille jugé progressiste. Certains avaient même dit que s’en était fini pour Dioncounda et qu’il n’allait plus jamais être le président du Mali. Tenez-vous bien, le Pr. Dioncounda a été président de la république après la démission forcée d’ATT et le même Dicko a organisé au stade du 26 Mars des séances de bénédictions pour lui et son premier ministre Cheikh Modibo Diarra. À cette occasion, les leaders religieux ont prié pour eux et ont demandé à tous les musulmans de soutenir leurs actions.
Selon l’expression de l’ancien Premier Ministre Soumeylou BOubeye Maiga, ces gens sont de véritable « hybrides ». Ils savent toujours comment manipuler leurs « followers » chaque fois qu’ils veulent avoir la mainmise sur l’appareil d’État. Voilà, un imam qui cherche à vivre sous une couverture religieuse en chantant les plus hautes autorités du Mali durant une décennie. Le Mali laïc est un indivisible et ce Mali a toujours existé depuis plusieurs siècles. L’Islam est une religion du bonheur et de la concorde. Cela est connu de tous . Mais l’islam n’a jamais été une religion de la propagande. Ça aussi, nous l’avons remarqué dans ces dix dernières années que cette religion bénie est en train d’être bafouée par les opportunistes hybrides tel que l’imam Mahamoud DICKO et coéquipiers.
Wallaye, Billaye Tallaye, le Mali n’avait pas besoin de tel comportement venant du soit disant « très respecté IMAM DICKO, le soit disant éclairé ». Mais, au fait, vous parlez de quel éclairé ? l’Imam Dicko est un gars qui se cache derrière la religion pour ses sales besognes, c’est tout. Sinon, comment un tel religieux de haut standing peut continuer à déstabiliser une République tout en manipulant une population affamée sous la faiblesse d’un Etat déchiqueté ? Une chose est sure, c’est qu’ils sont nombreux, ces religieux tendancieux qui n’ont ni valeur, ni considération par rapport à l’islam du prophète du Mahomet (PSL).
Nous sommes une République laïque et restera laïque face à vos divergences et à immiscions dans gestion politique du pays, je dis bien dans la gestion politico-religieuse du Mali. Oui, c’est à cause de votre intérêt farfelu et personnel que vous mobilisez un peuple chétif pour arriver à votre objectif . Faites la religion et appliquons la prière pour ce pays qui est déjà au bord du gouffre. Nous ne voulons plus de combat personnel. Ce que nous voulons, vous le savez très bien et même très bien : Mahamoud Dicko, qu’est-ce que nous (peuple) voulons aujourd’hui ? au fait, nous voulons la paix, rien que la paix. Sinon, s’il s’agit de la mauvaise gouvernance et du clientélisme, vous êtes dans la même sauce, puisque c’est vous qui avez soutenu l’arrivée d’IBK au pouvoir en 2013 sous l’égide du chérif Nioro, votre chérif, notre de NIORO. Le Mali ne sera pas déstabilisé comme en 2012, il y’a d’autres peuples qui suivent vos mouvements politiques fantoches et discriminatoires
De janvier 2008 (date de l’élection de Dicko à la tête du Haut conseil Islamique (HCIM) à Septembre 2019 (date de son départ du HCIM), tout ce que l’imam Dicko a exigé de l’État malien il l’a obtenu. En contrepartie qu’est ce qu’il a concrètement proposé comme stratégies ou programmes à nos dirigeants successifs afin qu’ils puissent lutter efficacement contre la mauvaise gouvernance ? Étant donné que les maliens font davantage confiance aux acteurs religieux qu’aux hommes politiques. Qu’est ce qui fait que ces acteurs n’arrivent pas à s’unir afin de pouvoir chasser de notre territoire les bandits armés du centre et du nord ? Tous les maliens sont conscients de l’influence de l’islam sur la politique mais cette influence n’a aucun impact visible sur le niveau de la corruption. Pourquoi ?
Usant de la rhétorique religieuse, celui qui s’était opposé à la réforme du code malien de la famille estime que l’heure de vérité est arrivée. Son analyse de la situation de l’ex Soudan français ne laisse pas indifférent. Selon lui « Avec le laxisme, la démagogie, la médisance, le dénigrement, on ne va pas jamais s’en sortir. Et le pays est en train de se rétrécir. On a plus que Bamako pour faire les affaires pendant que l’étau se resserre autour de nous », lance l’imam adepte d’un wahhabisme tropicalisé et partisan du dialogue avec les islamistes.
Et de s’en prendre au responsable de la situation, le président Ibrahim Boubacar Keita, autrefois allié. “Une fois, je lui fais cette mise en garde à Koulouba, en ces termes. Je lui ai dit : « Monsieur le président, il faut donner la parole au peuple avant que le peuple lui-même ne la prend . Car, en ce moment, ça devient dangereux. On ne va pas aller vers des actes qui vont déshonorer le pays. La manifestation va se dérouler dans le calme et la sérénité, la compréhension mutuelle. On doit demander des comptes à ceux qui gouvernent ce pays. Car les gens ne se révoltent pas pour rien. Il est temps qu’on parle pour ce pays. Vous voyez, on est devenu aphone vis-à-vis de la situation »,
L’imam qui rend hommage à sa façon à Nelson Mandela, ”figure africaine qui n’est pas musulmane, qui a fait 27 ans de prison et qui est devenue un héros célébré par le monde entier à sa sortie de prison”, reproche au président malien d’avoir abandonné la ville de Kidal.
“Aujourd’hui, on ne parle plus de Kidal, car c’est fini. Dans un passé récent, la question de Kidal était évoquée dans les chants de musique. Mais la situation s’est détériorée à tel point qu’on en parle plus, je peux le dire. En 2014, je suis allé à Kidal. À l’époque, il y avait un gouverneur à Kidal, tous les préfets des cercles de la région de Kidal étaient sur place. On a déjeuné ensemble dans la résidence du gouverneur et le drapeau du Mali flottait sur le toit »
Et l’imam de reprocher aux dirigeants de son pays d’avoir signé les accords d’Alger. « C’est tête baissée qu’on est arrivé à Alger pour signer ce qu’on nous impose. On a signé l’Accord parce qu’on a perdu la guerre. Le document a été signé, il y a 5 ans de cela, mais aucun point n’a été appliqué de manière satisfaisante, à part la cessation des hostilités ».
Pourtant l’imam Dicko était bel et bien là quand on signait les accords d’Alger. Pourquoi, il n’a pas dénoncé en son temps ? C’est parce que tout simplement l’Imam Dicko, président du haut conseil islamique d’alors était le président de la commission des bons offices entre le djihadiste et l’Etat central. Il bouffait donc des millions du régime d’IBK et ses acolytes. Depuis les années, l’Imam Dicko est dans les musiques politiques de ce pays et cela, en dansant entre ces mêmes hommes politiques du Mali. Vous savez quoi, l’imam Dicko est le religieux poltique le plus incohérent de la République du gondouana, pardon du Mali. Son président se nomme IBK, le plus incompétent des hommes politiques de l’Afrique contemporaine.
Daouda Bakary KONE
