(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, la directrice de la BCI-Mali, Mme Haïdara Zéinabou Kouréichy, a récemment été limogée par le Groupe bancaire. Cette décision est en grande partie due à des problèmes de gestion liés au portefeuille et à la trésorerie de la banque.
Un audit mené par la Commission bancaire a révélé des anomalies, aggravées par des scandales impliquant de jeunes entrepreneurs du secteur des hydrocarbures, ce qui a gravement impacté la trésorerie de l’établissement à un moment critique. Les sources proches de la banque laissent entendre que Karim Bagayoko serait pressenti comme successeur de Mme Kouréichy au poste de Directeur général. Le limogeage de l’ex-directrice semble donc imminent, avec des confirmations provenant de plusieurs canaux.
« Ce renvoi fait suite aux conclusions de la Commission bancaire, qui a mis en lumière des défaillances, notamment dans la gestion de la trésorerie, plaçant ainsi la BCI-SA à risque d’une administration provisoire », selon les informations recueillies. « Effectivement, Mme Haïdara Zéinabou Kouréichy a été remerciée. Les raisons exactes de son départ demeurent floues, mais il est indéniable que la banque traverse une période complexe. », confirme une source interne de la Banque à Croissance Afrique, ce jour. La même information a été confirmée à certains médias de la place.
Il convient également de noter que la situation a été compliquée par des changements au sein de l’actionnariat, dont la cession d’une part significative des actions par le PDG du groupe BCI, l’homme d’affaires mauritanien Isselmou Ould Tajedine, à une société burkinabé qui envisage de prendre la direction générale. Selon l’hebdomadaire Malien « Aujourd’hui », un cadre d’une banque à Ouagadougou serait le candidat favori pour ce poste. De plus, le Groupe Champy du Burkina est désormais l’actionnaire majoritaire de la BCI-Mali, plaçant ainsi Karim Bagayoko en position favorable pour potentiellement diriger la banque.
Mme Kouréichy aurait été un acteur dans un jeu décisionnel orchestré par le fondateur du Groupe BCI. Par le passé, elle avait rencontré des tensions avec le syndicat, dont les membres avaient manifesté leur mécontentement par de multiples sit-in devant la banque. Il est important de rappeler qu’Isselmou Ould Tajedine avait envisagé d’élargir l’actionnariat de la banque pour inclure des ressortissants de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA).
En outre, le dossier des traites bancaires, impliquant certains jeunes entrepreneurs du secteur des hydrocarbures, est également sous les feux des projecteurs. Ces affaires auraient généré des dettes évaluées à plusieurs milliards. Bien que d’autres banques maliennes connaissent des difficultés similaires, la BCI-Mali a été la plus impactée, émettant le plus grand nombre de traites dans ce contexte. Un cumul de dettes s’accroît, s’étendant sur plusieurs années.
Pour éviter la faillite de certaines banques, le gouvernement, par l’intermédiaire du ministère de l’Économie et des Finances, a signé au printemps 2024 une convention de restructuration entre cette entreprise et les banques impliquées, plaçant l’État en tant que garant. La mise en œuvre de cette convention devrait débuter le 5 juin 2025, avec la société s’engageant à verser 3 milliards de FCFA chaque mois jusqu’à la liquidation complète de la dette.
Notons qu’il convient de noter que la traite bancaire est un document de paiement sécurisé, similaire à un chèque. Contrairement aux chèques personnels, qui peuvent être sans provision, ce document garantit au bénéficiaire la réception des fonds et est établi au nom de la personne destinataire des fonds.
Zangouna KONÉ