(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, la deuxième mine de lithium, exploitée par la société britannique Kodal Minerals, fait face à de sérieux obstacles à l’exportation de ses premières livraisons.
Alors même qu’elle venait de débuter sa production, la mine est maintenant à l’arrêt en raison de contraintes réglementaires. Bernard Aylward, le directeur général de Kodal Minerals, a déclaré à que ces obstacles bloquent la chaîne de valorisation.
« Nous dépensons de l’argent pour produire un bien que nous souhaitons vendre. Notre client est prêt à l’acheter, mais nous ne pouvons pas l’exporter », a-t-il ajouté. Selon des informations confirmée à Croissance Afrique, cette situation est d’autant plus préoccupante dans un contexte où la demande mondiale de lithium est en forte augmentation, alimentée par la transition vers des sources d’énergie plus vertes et les besoins croissants en batteries pour véhicules électriques.
À cause de ces entraves réglementaires, Kodal Minerals a donc décidé de suspendre temporairement ses opérations sur le site, situé dans la région de Bougouni, au sud du pays, une décision qui impacte non seulement les finances de l’entreprise mais aussi l’économie locale qui espérait un développement durable grâce à cette nouvelle activité minière.
La mine, qui a commencé ses activités en février, a accumulé près de 20 000 tonnes de spodumène, un minerai riche en lithium, en attente d’exportation. Ce stock est d’une importance cruciale, d’autant plus que la société a signé un accord de vente exclusif avec le groupe chinois Hainan Mining, soulignant la nécessité d’une collaboration internationale dans ce secteur stratégique.
Ce contretemps intervient à un moment où le secteur du lithium prend de l’ampleur au Mali, notamment avec l’inauguration en décembre de la première mine du pays par Ganfeng Lithium, également d’origine chinoise, dans la même région. L’expérience de Kodal Minerals met en lumière les défis d’un cadre réglementaire encore en développement dans un pays qui s’efforce de tirer parti de ses ressources stratégiques tout en respectant ses exigences souveraines.
Notons que les autorités locales doivent maintenant trouver un équilibre entre l’attraction d’investissements étrangers et la mise en place de régulations qui garantissent la durabilité et la sécurité des opérations pour un avenir meilleur pour la population malienne.
Mariam KONE