(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, les données officielles de l’Institut National des Statistiques (INSTAT Mali) révèlent une croissance du PIB de 3,9 % au troisième trimestre de 2024 par rapport à la même période en 2023.
Toutefois, cette performance est en deçà de celle de l’année précédente, où une hausse de 8,5 % avait été enregistrée. Malgré cette baisse, l’activité économique du troisième trimestre 2024 reste positive, soutenue par la dynamique du secteur primaire qui affiche une croissance de 6,7 %.
Ainsi, le secteur tertiaire contribue également de manière significative avec une progression de 5,2 %. En revanche, le secteur secondaire subit une contraction de 7,2 %. Par ailleurs, le rapport de l’INSTAT Mali souligne que la valeur ajoutée des taxes nettes de subventions sur les produits poursuit son redressement, augmentant de 5,5 % durant cette même période.
Cette évolution économique est perçue de manière ambivalente par les experts. D’une part, la croissance du secteur primaire, soutenue par de bonnes récoltes et une demande accrue pour les produits agricoles, offre des perspectives encourageantes pour les agriculteurs et les entrepreneurs locaux. D’autre part, la contraction significative du secteur secondaire soulève des préoccupations quant à la capacité de l’industrie à s’adapter aux défis actuels, tels que l’instabilité politique et les difficultés d’accès au financement.
De nombreuses analyses suggèrent que pour stimuler la croissance dans le secteur secondaire, le gouvernement doit intensifier ses efforts pour attirer les investissements étrangers. Des initiatives visant à améliorer les infrastructures, notamment les routes et l’accès à l’électricité, sont également jugées essentielles pour favoriser un environnement d’affaires plus propice. Les experts insistent également sur la nécessité de diversifier l’économie malienne, actuellement trop dépendante des matières premières, afin de résister aux chocs économiques externes.
En outre, des programmes de formation visant à développer des compétences techniques et managériales dans la population active pourraient aider à redynamiser le secteur de la transformation. En combinant le potentiel de la main-d’œuvre locale avec des investissements en technologie et en innovation, le Mali pourrait inverser la tendance négative observée dans le secteur secondaire. Cela pourrait également générer de nouveaux emplois et réduire le taux de chômage, qui reste une préoccupation majeure pour les décideurs politiques.
Au-delà des chiffres et des statistiques, la situation économique actuelle au Mali est aussi un reflet des conditions de vie de nombreux habitants. Les fluctuations de l’économie ont un impact direct sur le pouvoir d’achat des ménages, sur l’accès à des soins de santé de qualité et sur l’éducation. C’est pourquoi l’engagement à promouvoir un développement inclusif est essentiel pour améliorer la résilience économique et sociale du pays. La collaboration entre le secteur public, le secteur privé et la société civile sera cruciale pour bâtir un avenir économique durable et prospère pour le Mali.
Daouda Bakary KONE