Mali : La Jeunesse et la politique.

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Le Mali est un pays démocratique depuis 1991, et cette démocratie consacre le multipartisme. Les acteurs principaux des dits événements ont été les jeunes et les femmes. Il est l’un des pays de l’Afrique de l’ouest qui compte le plus de formations politiques. Emergence, épanouissement.

La jeunesse du Mali représente plus de 50% de la population. Compte tenu de la place qu’elle doit occuper dans les domaines politique, social et économique, elle a un rôle crucial à jouer pour le développement du pays.

La promotion de la jeunesse à travers « un leadership jeune » est une condition indispensable pour assurer une meilleure relève au sein des formations politiques.

Il est important d’identifier les obstacles à la participation des jeunes à la vie politique, et de savoir pourquoi la participation des jeunes en politique est primordiale pour un développement harmonieux ?

L’implication des jeunes dans la politique peut être un catalyseur de changements positifs au Mali. Ils sont le fer de lance de cette nation, la garantie la plus sûre pour le présent et l’avenir.

La participation à la vie publique des deux groupes majoritaires (femmes et jeunes) doit être une révolution intellectuelle de la jeunesse au niveau national, local et même dans les villages nomades les plus reculés du Mali.

L’engagement citoyen des jeunes au service de leur communauté constitue un défi majeur dans un pays ou le népotisme, le favoritisme, la délinquance financière et la corruption sont devenus des comportements dans nos instances publiques.

La jeunesse doit être le moteur de développement et de changement des conditions de vie de leur communauté. Cela n’est possible que si la jeunesse est éduquée en politique, en civisme et surtout soucieuse du développement socio-économique du Mali.

Depuis l’avènement de la démocratie, les jeunes ont toujours été considérés comme des suiveurs en politique. Ils sont utilisés comme des mobilisateurs avant et pendant les échéances électorales. C’est justement ce que reconnait Bilal DICKO, politologue de l’Université Hassan Ier du Maroc et Alumni du programme Mandela Washington Fellowship 2017 « Ce qui est dangereux avec les jeunes qui se lancent en politique, aujourd’hui, c’est qu’ils sont impatients. Ils se lancent trop tôt, avant de se construire, de fonder une famille ou d’avoir une indépendance financière. Je dis dangereux, parce qu’un politique doit représenter les valeurs de la responsabilité dans sa famille d’abord (cela est important en Afrique) avant de prétendre changer sa communauté. Un politique (l’homme politique) doit, en conséquence, avoir une indépendance sinon une stabilité financière. Le cas échéant, il ferait face à des manipulations de ceux qui mettront la main à la poche à sa place. L’indépendance financière est importante pour un jeune politique afin d’être à l’abri des besoins. Comment prétendre changer son pays, sa communauté quand notre propre vie reste à désirer ? Au Mali, d’importants jeunes politiques ont vu leurs noms être souillés dans le marbre des malversations financières parce qu’ils ont voulu sauter les premières étapes.

N’est-ce pas pour cela qu’on dit souvent que dans la vie si vous utilisez l’ascenseur pour monter, vous descendrez par l’ascenseur. Soyez sages, prenez l’escalier »

Le grand défi reste la division du leadership jeune par les grandes formations politiques, est ce pour confirmer le fait de « diviser pour mieux régner » ou alors une stratégie pour bloquer leur émergence dans les formations politiques enfin de rester éternellement les seuls maitres animateurs de la vie politique du pays.

Le désintérêt de certains jeunes très actifs à la politique est un fléau et un manque à gagner pour notre communauté, l’élite jeune doit s’intéresser à la vie de sa communauté, elle doit militer soit au sein des formations existantes ou créer des formations dans le respect des textes de lois.

Selon Halimatou Soucko, Activiste, Presidente de Feministes sans frontieres , «Les jeunes ne doivent plus être en retrait de la politique, et plus que jamais nous devons contrôler le travail des élus(e), exigé des élus(e) qu’ils/elles fassent leur travail. La politique au Mali, ne doit plus être la chasse gardée d’une élite oligarque et corrompue. Les jeunes doivent se politiser, s’engager en politique, prendre le pouvoir. Un jour nos jeunes frères et sœurs, nos enfants, voyant nous plaindre de cet imbroglio étatique demanderont : Toi, qu’est ce que tu as fait pour améliorer les choses ? Ce jour là, le silence ne sera pas permis. »

Il est également du devoir de chaque jeune du pays de comprendre la responsabilité citoyenne des jeunes et les enjeux des élections. A ce effet, la faible participation des jeunes aux élections présidentielles de 2013, de 65% d’abstention selon la Délégation Générale aux Elections, en est l’illustration parfaite.

Le droit de voter est indissociable de celui de participer à la vie de la collectivité.

En votant, vous pouvez choisir le candidat qui s’attaquera aux questions qui sont chères à cette jeunesse. En votant, on influence l’adoption de politiques qui vont affecter l’avenir de son pays et la vie au quotidien, mais en étant candidat ou en ayant la liberté de choix on participe de façon confiante au développement.

Le fait qu’ils sont considérés comme jeunes et pas mûrs politiquement disqualifie les jeunes ambitieux au sein des formations politiques et même dans leurs communautés respectives.

Le désir du changement social positif, le dynamisme de la jeunesse est une condition indispensable de tout progrès politique ou social de tout pays.

Certains facteurs favorisent l’instrumentalisation de la jeunesse, tels que le chômage, le manque de repère/référence, l’analphabétisme, la corruption etc.

Les groupements des jeunes qui s’intéressent a la politique sont trop souvent utilisés comme des martyrs pour des causes inconnues des partis politiques, envoyés dans les rues pour des marches , revendications et combats qui ne sont jamais les leurs, manipulés , ces jeunes ne parviennent pas à se retrouver pour bâtir des alliances stratégiques , d’actions solidaires pour renverser les tendances et deviennent les instigateurs du changements politique positive sociale.

La compréhension des communautés autochtones est marquée par le non satisfaction des populations traditionnelles vis-à-vis de la politique car les politiques actuels n’arrivent pas à transformer positivement les conditions de vie des populations.

Le fossé qui sépare les politiques et les peuples maliens est profond, beaucoup de Maliens pensent que la politique est une affaires de famille ou des groupe d’hommes et femmes qui ne travaillent pas avec intégrité et honnêteté et pensent qu’ils sont tous corrompus et certains jeunes ont la même perception et commence leur engagement citoyen négativement vis a vis des politiques. D’ou l’importance de l’éducation politique des jeunes et leur participation dans les instances politique.

Le népotisme, le favoritisme, la corruption, la marginalisation dans la gestion des affaires publiques a fait que plus des jeunes se désintéressent à la politique et à la chose publique.

Selon M’bara Adiawiakoye , Activiste des droits humains “ L’engagement politique des jeunes doit être une conviction, non un moyen de trouver du travail”

La bonne participation politique est un créneau accessible pour faire du plaidoyer au nom de la jeunesse et participer dans la conception de plan de développement national et des prises des décisions au nom de la République du Mali.

Les partis préfèrent présenter des candidats ayant déjà une expérience politique. Outre. Certains pays ont néanmoins réussi à élire un nombre important de jeunes parlementaires, ce qui semble indiquer que des facteurs contextuels comme les systèmes électoraux proportionnels, des mouvements de jeunes dynamiques et des environnements politiques davantage inclusifs, pourraient intervenir.

Pour Hafizou Touré Juriste, membre de la société civil “Pour moi les jeunes doivent s’engager en Politique car La politique est la voie la plus légale pour accéder au pouvoir “

A l’heure des nouvelles technologies de l’information en particulier l’usage de réseaux sociaux, utilisés à peu près par plus de 80% des jeunes du Mali, ces canaux jouent un rôle remarquable dans l’engagement politique et civique des jeunes maliens comme outils d’éducation sur la thématique des sciences politiques et du civisme en général.

La formation et le suivi des jeunes pour leur participation politique peuvent jouer en tant que vecteurs d’inclusion .

Grâce à une meilleure synergie des acteurs et des jeunes, les politiques se pencheront sur des stratégies visant à favoriser une plus grande inclusion et à gérer la diversité, en plus de leur donner des moyens pour passer à l’action.

Malgré une tendance médiatique vers un monde plus inclusif, les barrières sont toujours présentes pour les couches jeunes et femmes.

La jeunesse representent non seulement le present d’une nation , mais aussi son avenir !

El Hadj Djitteye

Par croissanceafrique.com

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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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