(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, l’Office du Niger a tenu sa 55ème session ordinaire du Conseil d’administration le vendredi 21 Février 2025. À l’issue des travaux, il a été établi un budget équilibré en emplois et en ressources, s’élevant à 28 milliards 389 millions de FCFA (environ 45 millions de dollars), en baisse par rapport aux 30 milliards 343 millions (environ 48, 06 millions de dollars) de 2024, représentant une diminution de 6,44% par rapport à l’année précédente.
Les administrateurs expliquent cette contraction budgétaire par la fin des activités de divers projets, notamment le PRESA-DCI, le PADON II et Molodo Nord. Étant donné le rôle crucial de l’Office du Niger en tant que pôle agricole du Mali, cette situation interroge sur le manque d’ambition affiché par ses dirigeants. Faut-il rappeler que l’Office du Niger est l’un des poumons agricoles du pays?
Pour répondre à ces préoccupations, les administrateurs soulignent dans leurs communications que la zone de l’Office du Niger fait face à des défis majeurs entravant l’augmentation et la valorisation des productions agricoles. Parmi ces défis figurent la lenteur des aménagements hydro-agricoles, le manque de ressources financières pour l’entretien des infrastructures hydrauliques, l’insuffisance de main-d’œuvre agricole, le sous-équipement des exploitants et l’absence d’unités de transformation et de conservation des produits agricoles.
Un document a été élaboré et transmis aux plus hautes autorités du pays. Ce dernier présente une vision globale de développement pour la zone de l’Office du Niger, visant à faire de cette entité, d’ici 2050, le centre de la souveraineté alimentaire du Mali et le plus grand complexe agro-industriel de l’Afrique de l’Ouest, selon Badara Aliou TRAORE, Président Directeur de l’Office du Niger et Président du Conseil d’administration.
Ce tableau dépeint un manque d’ambition qui ne peut passer inaperçu. Un secteur stratégique tel que celui-ci nécessite non seulement de l’innovation, mais aussi des stratégies novatrices et un soutien renforcé de la part du gouvernement de la République du Mali.
Il est pertinent de rappeler que, depuis trois ans consécutifs, le budget de l’Office connaît une chute continue. Quelle explication pouvons-nous donner à cette dégringolade? Qui en est réellement responsable?En ce qui concerne la contribution de l’État, sur une inscription budgétaire de 5,5 milliards de FCFA pour le financement du Contrat-Plan État – Office du Niger – Exploitants Agricoles, seulement 2 499 047 075 FCFA ont été mandatés, soit 45,44%.
À ce jour, les paiements effectués s’élèvent à 293 500 000 FCFA, représentant 5,32% des besoins et 11,74% des mandats.Les producteurs continuent pourtant de déployer des efforts pour diffuser les résultats. Cependant, il est évident que, sans une ambition budgétaire renforcée, l’Office du Niger demeurera dans une position ambiguë sur la scène internationale.
À titre d’exemple, le dirigeant actuel de l’Office a déclaré que, grâce aux efforts conjoints des producteurs et à l’encadrement technique, la production rizicole de la saison d’hivernage 2024 est provisoirement estimée à 684 961 tonnes de paddy, avec une superficie cultivée de 118 428 hectares et un rendement moyen de 5,78 tonnes par hectare.
De plus, il a noté avec satisfaction que les activités de contre-saison se poursuivent, incluant l’entretien des cultures maraîchères et la diversification des cultures, ainsi que la mise en place de pépinières pour le riz, et les travaux de labour, de semis et de repiquage. Mais, cette satisfaction est-elle réellement justifiée?
Saviez-vous qu’avec quelques efforts supplémentaires, cet office pourrait significativement améliorer ses performances? Enfin, le Président Directeur de l’Office du Niger a présenté les objectifs de la campagne agricole 2024-2025: 907 285 tonnes de riz paddy pour une superficie de 142 276 hectares et un rendement moyen prévu de 6,38 tonnes par hectare; 451 853 tonnes de produits maraîchers pour 15 976 hectares; et 133 931 tonnes de produits de diversification sur une superficie de 7 163 hectares.
Notons qu’un accent particulier sera mis sur la promotion des bonnes pratiques agricoles et la fourniture d’un service de l’eau de qualité, avec un entretien adéquat des infrastructures hydrauliques, afin d’atteindre ces objectifs de production agricole. Cette baisse continue une contre performance en perspective pour l’année 2025.
Korotoumou Sylla