Mali: les autorités menacent de nationaliser Barrick Gold Corporation

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, les tensions entre le gouvernement et Barrick Gold, une entreprise canadienne, ont atteint un point critique. Les autorités maliennes ont publiquement menacé de nationaliser la compagnie, qui opère dans les secteurs aurifère et minier.

Cette situation découle d’accusations portées contre Barrick concernant des manquements à ses engagements. Dans ce contexte, nous allons explorer les divers aspects de cette crise, y compris le cadre de la présence de Barrick Gold au Mali et les répercussions sur l’industrie minière.


Les autorités maliennes, dominées par un régime militaire depuis 2020, ont exprimé des inquiétudes sur la gestion des ressources naturelles. Elles considèrent que la nationalisation pourrait être une solution pour récupérer le contrôle sur l’exploitation minière. La menace de nationalisation fait partie d’une stratégie plus large pour promouvoir la souveraineté nationale. Cela a provoqué des conséquences sur la confiance des investisseurs étrangers souhaitant s’engager au Mali.


Barrick Gold détient 80 % des parts dans les sociétés qui gèrent le complexe aurifère de Loulo-Gounkoto, tandis que l’État malien en possède 20 %. La compagnie est l’un des principaux acteurs dans un pays riche en ressources minérales mais aux prises avec des défis économiques. Les relations se sont détériorées à cause de la volonté du gouvernement de renégocier les termes de l’accord d’exploitation. Cette situation a mis Barrick dans une position difficile face aux exigences croissantes des autorités maliennes.


Accusations des autorités maliennes envers Barrick Gold


Les ministères maliens des Mines et de l’Économie ont accusé Barrick Gold de ne pas avoir respecté ses engagements, en particulier en matière de responsabilité sociétale et environnementale. Ces accusations ont été formulées après l’arrestation de quatre employés de Barrick pour des raisons non précisées. Les autorités ont vu dans ces actions une nécessité de répondre aux préoccupations du gouvernement concernant la gestion des ressources. Elles ont menacé d’en « tirer toutes les conséquences », tant sur le plan opérationnel que légal.


En réponse aux accusations, Barrick Gold a fermement rejeté toutes les allégations formulées par le gouvernement malien. La compagnie a affirmé avoir respecté ses engagements, notamment en procédant à un paiement de 50 milliards de FCFA au gouvernement. Barrick se dit déterminée à trouver une solution acceptable pour toutes les parties impliquées. Cette position pourrait tenter de stabiliser la situation tout en préservant les intérêts des investisseurs étrangers au Mali.


Récemment, le gouvernement malien a finalisé la nationalisation de la mine d’or de Yatela après de longues négociations. Cette nationalisation représente un aspect clé de la stratégie du gouvernement pour renforcer le contrôle sur les ressources minières. Le contrat de cession a été adopté dans le cadre d’une initiative visant à redistribuer équitablement les revenus miniers. Le gouvernement espère que cette démarche profitera davantage à la population malienne et à l’économie nationale.


La souveraineté est un mantra récurrent pour les autorités maliennes, qui cherchent à redéfinir le paysage minier du pays. Elles s’engagent à assurer une répartition équitable des ressources naturelles, alors que le Mali est l’un des plus grands producteurs d’or en Afrique. Cette dynamique a suscité des inquiétudes parmi les investisseurs étrangers, qui ressentent une pression croissante. Les autorités maliennes tentent d’équilibrer l’exploitation des ressources tout en répondant aux besoins de la population.


Notons que les menaces de nationalisation et les tensions entre le gouvernement et Barrick Gold pourraient avoir des conséquences importantes sur l’industrie minière au Mali. Les investisseurs étrangers pourraient devenir plus prudents quant à leurs engagements dans le pays. Une telle évolution pourrait avoir un impact sur l’attractivité du Mali en tant que destination d’investissement minier. En définitive, ces développements pourraient redéfinir le paysage minier du pays et les stratégies d’exploitation des ressources à l’avenir.

Daouda Bakary KONE

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Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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