Des journées de concertation nationale ont été organisées les 10, 11 et 12 septembre 2020 au centre international de conférence de Bamako (CICB) par le Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP) à la suite des évènements du 18 août 2020 ayant conduit à la chute de d’Ibrahim Boubacar Keita. Ces journées de concertation avaient pour objectif global de définir les grandes lignes de la transition ainsi les organes qui la composent. C’est dans ce sens qu’une feuille de route qui définit les axes prioritaires de la transition a été élaboré ainsi qu’une charte précisant les organes de la transition.
Les cérémonies d’ouverture et de clôture ont été présidées par le président du Conseil National pour le Salut du Peuple (CNSP), col Assimi Goïta. Cette concertation a enregistré la présence de plus de 500 participants issus des forces vives de la nation de l’intérieur et de la diaspora. A la cérémonie de clôture, une synthèse des travaux a été présentée aux participants par le responsable de la communication du CNSP, M. Camara. Cette synthèse a été beaucoup acclamée par la majorité des participants dans la salle de 1000 places du centre international de conférence de Bamako (CICB).
Si d’aucuns sont d’accord avec les résultats de ces journées de concertation, chez d’autres c’est le contraire.
« Les résultats issus de ces 3 jours de concertation sont une satisfaction, les maliens se sont parlé et se sont compris », soutient le président du Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur (HCME), Habib Sylla. Pour lui c’est le Mali qui a été mis au-dessus de tout le monde. Il ajoutera que les résultats sortis de cette concertation ont pris en compte les préoccupations de tous les maliens dans son ensemble, raison pour laquelle ils ont été vivement acclamés par les participants lors de la présentation de synthèse. Le premier responsable de la diaspora malienne affirme que le document élaboré pendant ces assises est clair. Et les autorités de transition auront moins de problèmes pour sa mise en œuvre afin de faire des élections libres et transparentes. Selon Habib Sylla toutes les préoccupations de la diaspora ont été prises en compte dans le document de la transition. Il soutient que le peuple malien a montré sa maturité au monde entier pendant ces journées de concertation malgré certaines incompréhensions. Pour lui c’est un nouveau Mali qui commence.
« Toute œuvre humaine est imparfaite, seul Dieu est parfait » affirme Moussa Mara, ancien premier ministre et président du parti YELEMA après la cérémonie de clôture des travaux de la concertation nationale. Pour lui malgré que le document n’est pas parfait, les maliens doivent faires des bénédictions pour que les autorités de transition qui seront choisis soient des patriotes convaincus qui ont l’amour de ce pays et qui peuvent rassembler tous les maliens afin de faire un Mali nouveau.
Quand à Salim Traoré, ancien directeur de Amnisty International et actuel secrétaire général du Réseau de Défense des Droits Humains, les acclamations faites par les participants dans la salle après la lecture de la synthèse prouvent que la majorité est satisfaite des résultats des 3 jours de travaux au CICB. Pour lui, que la transition soit dirigée par un militaire ou un civil, l’essentiel est que la personne soit de bonne foi, qui met le Mali au-dessus de tout. Il rappelle que la transition de 1991, dirigée par Amadou Toumani Touré est un exemple dans le monde. Ce qui atteste qu’un militaire à la tête de cette transition après la chute d’IBK ne serait pas un problème. Vu la surcharge du calendrier de la transition, M. Salim Traoré invite tous les maliens à accepter les résultats de cette concertation pour que les choses puissent bouger.
Madame Sy Kadidiatou Sow, membre du comité stratégique du Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP), affirme que le document final issu des travaux de concertation ne reflète pas les opinions des uns et des autres. Pour elle la synthèse doit prendre en compte toutes les propositions issues des différents groupes de travail. Mais elle constate que ce document a été élaboré de façon parallèle par le comité d’experts. Elle soutient que le document présenté est contraire aux préoccupations de son mouvement, le M5-RFP.
IB KONE