Contribution
Au Mali, le discours du premier ministre Choguel Kokalla Maiga tenu à la tribune des nations Unies a soulagé la majeur partie de la population. Vu la pertinence du débat sur les médias sociaux en passant par les médias traditionnels, Moussa Sey Diallo a dans sa chronique dénommée clin d’œil donné son analyse sur la sortie du premier ministre de la transition. Lisez
Le discours tenu par le Premier ministre malien Dr Choguel Kokalla Maïga le 25 septembre 2021 devant l’assemblée générale des nations unies, a rendu la majorité des maliens bien fière.
Effectivement pendant sa prise de parole, il a parlé des problèmes réellement posés par la crise selon les ressentis des populations maliennes. Chaque malien s’est retrouvé dans ses mots. Aussi il a indiqué des solutions sans véritablement les nommer. Il a surtout fait comprendre que le malien se trouve profondément frustré actuellement par rapport à sa souveraineté. On a senti également dans le discours la volonté de scruter ailleurs concernant la sécurité du pays. Comme pour dire que les forces en présence paraissent atteindre leurs limites aux yeux du peuple malien.
Dans les solutions à venir, nous avons pressenti que la solution russe semble être très plausible. Elle devient même certaine, d’ailleurs elle est très soutenue par les maliens, si l’on se réfère sur les manifestations d’appel à l’endroit de la Russie dans les rues de Bamako. Des mouvements qui ne sont certainement pas de mauvais goût pour le pouvoir actuel.
Mais au-delà des mots, des passions, cette solution va, et doit se traduire de quelle façon ?
Il est nécessaire que nous posions les vraies questions, et que nous obtenions de vraies réponses. Parce qu’ à notre entendement il ne suffit pas simplement de faire venir d’autres partenaires pour que nous ayons la paix. Probablement il faut d’abord savoir comment gérer leur présence avec la présence des autres forces qui sont sur le terrain depuis le début, c’est-à-dire la Minusma et la France. Une équation non facile, qu’il va falloir résoudre. Vont-elles partir, ou vont-elles se partager les tâches sur notre territoire. Alors, si elles doivent partir, comment cela doit se faire ? Et si ces forces doivent rester quelles seront les conséquences, immédiates et lointaines pour le Mali ?
Ensuite parlons de la façon dont la nouvelle force sera rémunérée. Sera-t-elle payée directement sur le budget national ? Ou comme entendu par-ci et par-là, Sera-t-elle rétribuée par l’exploitation de mines locales? Si cela est la vérité, comment va-t- elle se faire? Aura-t-elle un certain nombre de gisements précis ? Ou aura-t-elle des zones aurifères entières ? Et pendant combien de temps? Et comment cela sera estimé en chiffre dans la trésorerie nationale ? Et puis, quelles seront véritablement ses missions ?
Il est important que nous nous posions ces questions et les réponses doivent nous éclairer obligatoirement. Cependant personne ne peut occulter que notre pays se trouve dans de grandes difficultés, ce qui nous empêche de rester les bras croisés. Mais nous devons pourtant nous maîtriser pour ne pas en rajouter, emportés par des élans stériles. C’est pourquoi les gouvernants maliens doivent avoir une grande prudence dans leurs prises de décision, et doivent savoir communiquer avec leur peuple afin de le rassurer. Et ils doivent savoir traiter avec fermeté, tout en gardant leur posture de diplomates face aux partenaires, anciens et nouveaux.
Enfin nos gouvernants doivent avoir impérativement un programme de sortie de ce traquenard, un plan qui doit être basé sur nos propres forces. Personne ne peut indéfiniment se maintenir dans une position de dépendance en matière de défense nationale. Ils doivent donc se projeter dans le temps, en fixant un terme. Cela jusqu’au moment où notre armée atteindra une certaine capacité pour pouvoir reprendre la main, parce qu’elle sera assez outillée par sa mue vers la modernité et surtout dans son organisation. Concomitamment notre service de renseignement doit effectuer un maillage territorial à telle enseigne que personne ne puisse poser un seul acte, dans n’importe quelle partie du territoire à son insu. Pour l’atteinte de cet objectif il doit être en mesure d’impliquer les chefs de village, les leaders religieux, les jeunes, et d’autres acteurs sociaux dans ses réseaux de collecte et du drainage des nformations. Maîtriser les renseignements est le moyen le plus sûr de gérer ses territoires.
En conclusion nous pouvons affirmer, qu’il est nécessaire de trouver des solutions à notre crise, mais nos solutions doivent suivre un programme établi par nos autorités, donc dans des conditions et des délais prévus par elles. Sans cette vision, nous nous engagerons dans des solutions sans fin, et nos partenaires finiront tous par devenir des ennemis un à un. Ne dit-on pas d’ailleurs chez nous, que nous devons tenir la tête du lion que nous devons abattre avant d’appeler du renfort ? Alors, enlevons la passion, et sachons que personne ne viendra pour nos beaux yeux. Donc planifions la façon dont on doit nous aider. Cela est la seule solution pour limiter, et les dégâts, et le temps de l’aide apportée.
Et si tout cela était une stratégie contre l’arrogance de la France, alors bravo, et planifions alors la suite. Personne ne peut plus avancer seul dans ce monde d’aujourd’hui, mais personne ne doit aussi se laisser embarquer sans ses réflexions propres.
Pour rappel, Moussa Sey Diallo est un consultant en communication digitale, homme Politique et élu communal en service à la mairie de la commune I du District de Bamako. Il est également l’adjoint au secrétaire chargé à la communication au sein du bureau exécutif national de l’URD, le parti politique du feu Soumaila Cissé
La Rédaction