Mali: pourquoi le Colonnel Assimi Goïta a dédié une Journée à la « Souveraineté Nationale Retrouvée »? (TRIBUNE)

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Les autorités de la transition, après mai 2021, ont mis l’accent sur la nécessité pour notre pays de recouvrer pleinement sa souveraineté, c’est-à-dire, la qualité de l’état qui n’est pas obligé, mais qui détermine de par sa propre volonté, et dans les limites du principe supérieur du droit, ses actions conformément au but collectif à réaliser.


Donc, le Mali veut se construire selon sa propre volonté, conformément à ses intérêts supérieurs. Il va de soi, que cette souveraineté se manifestera à l’intérieur des règles du droit international coutumier ou conventionnel. Il est important à ce niveau de préciser deux choses : (i) en parlant de souveraineté retrouvée, la transition reconnait et est consciente qu’à un moment donné de l’histoire récente de notre pays, le pays avait recouvert sa souveraineté et en a joui, mais l’a perdue. (ii) le Mali n’est pas dans une dynamique d’autarcie, mais bien dans un positionnement dans le concert des nations, autrement que par la servitude. Un positionnement digne et qui exige le respect, comme cela avait été et comme cela ne devait jamais changé.


En conséquence, la souveraineté retrouvée, n’est ni une négation, ni une tentative de réécriture de notre histoire. C’est une invitation à mieux connaître notre histoire et pointer du doigt ce qui n’avait pas marché et qui a valu au pays de perdre da souveraineté. Au lieu d’être une occasion d’introspection, de méditation, elle a été pour certains, un révélateur pour d’un véritable de syndrome de Stockholm, tant leur psychè, enchaîné par les 400 ans d’esclavage de la traite occidentale, plus d’années encore de la traite orientale et 100 ans de colonisation, est hostile à toute notion de souveraineté. Désormais libres, ils craignent encore les foudres des ex puissances coloniales et ne savent pas quel sort sera le leur dans cette « aventure » de la souveraineté. Ainsi, la peur se mêle à l’incompréhension, souvent l’ignorance si ce n’est la mauvaise foi, et aux frustrations individuelles pour produire des discours qui désorientent la jeunesse consciente et mobilisée. Des discours qui traduisent des préoccupations personnelles et de clans, plus qu’ils ne procèdent à des constats de rigueur et à la production de prospectives pour l’avenir du pays dans le concert des nations. Des discours largement caricaturaux !


Face à cette situation, j’ai pris l’initiative, aidé en cela par un universitaire, Dr Balla Doumbia (Responsable de la formation continue à l’ENA) et un spécialiste en communication, Monsieur Sangaré Mamadou, d’organiser une conférence à l’intention des étudiants de l’université de Ségou et des élèves en terminale du lycée Cabral de Ségou, sur le thème : « Le panafricanisme et la souveraineté : quels défis pour l’Afrique et le Mali ? ». La conférence a eu lieu à Ségou, le 14 janvier 2023. Il s’agissait pour moi, dans mon exposé, de poser le débat de la souveraineté du Mali dans (i) le contexte historique propre à l’Afrique, caractérisé par des rencontres violentes avec l’orient et l’occident, faites de vols, de pillages, de viols et de génocides et (ii) la nécessité de conjuguer cette souveraineté avec la construction des États Unis d’Afrique. Ainsi, l’exposé s’est structuré selon les axes suivants :
I. Compréhension des concepts et des acteurs en jeu
• La définition des concepts clés
• Le continent africain dans le monde en chiffres relatifs
• Le Mali en quelques données clés pour comprendre, analyser et se positionner par rapport à la situation actuelle
• La France telle qu’on doit la connaître, en fait comme le seul pays au monde aujourd’hui ayant des colonies à travers le monde
• Le Système des Nations Unies, comme moyen de contrôle de la souveraineté des pays autres que ceux qui sont permanents au Conseil de Sécurité et ayant le droit de véto

II. Défis auxquels font face l’Afrique et le Mali
A. Défi 1: la déconstruction de la perception du noir comme sous homme par autrui et la libération mentale et psychique de l’africain
• Des rencontres douloureuses et inhumaines faites de vols, de viols et de génocides avec les autres continents
• Conséquences à jamais perdre de vue dans les informations concernant l’Afrique
B. Défi 2: la réécriture critique de l’histoire de l’Afrique et son appropriation par les africains à travers la culture et le système éducatif
• Ce que dit l’histoire de l’Afrique ou le démenti cinglant à Sarkozy et Macron
• Le travail mémoriel et la lutte contre les systèmes de désinformation, de domination du monde, de l’appropriation et du pillage des ressources naturelles de la planète au profit de l’occident
C. Défi 3: l’indépendance et la souveraineté
• Une élite décomplexée, cultivée et aimant profondément l’Afrique
• La fin des pactes coloniaux signés pour l’obtention des indépendances et la revue des contrats des multinationales dans le domaine de l’exploitation des ressources de l’Afrique
• La bonne gouvernance, la revue des paradigmes juridiques afin de les adapter aux réalités africaines
• Adoption de mesures de résolution des conflits sur le continent après un diagnostic sans complaisance des causes endogènes et exogènes

III. Quelques repères historiques du panafricanisme
IV. Quel est aujourd’hui le niveau d’atteinte du panafricanisme ?
V. Que faire pour (i) l’Afrique ? le Mali?


Conformément à mon objectif de préparer les esprits pour une large compréhension des problèmes actuels, au niveau des définitions, il était important de rappeler celles de l’indépendance, de la souveraineté, du panafricanisme, du consciencisme de Kwame Nkrumah, de l’Afrocentrisme de Cheick Anta Diop, des talibans, du terrorisme, du djihadisme, de la géopolitique et de la géostratégie. Il a été jugé important à ce niveau de rappeler que le phénomène du djihadisme peut raisonnablement au phénomène des talibans, pensé et crée par les États-Unis d’Amérique en Afghanistan dans leur guerre de positionnement contre l’ex URSS. En effet, les États-Unis d’Amérique ont apporté leur appui aux talibans en Afghanistan à partir de 1979 dans sa guerre froide contre l’ex URSS.

Oussama Ben Laden était le recruteur des jeunes musulmans à travers le monde. Au total entre 17 000 et 35 000 musulmans étrangers issus de 43 pays musulmans ont participé à cette guerre en Afghanistan contre l’ex URSS, entre1978 et 1992. Un monstre venait de naître et a échappé à son maître depuis ! Mais aujourd’hui, le monstre s’est diversifié en apparence, il affronte ses maîtres dans certaines parties du monde, et dans d’autres, les deux parties s’allient, comme au Mali, où la France appui les terroristes selon la plainte déposée par le Mali contre la France auprès du conseil de sécurité des Nations Unies.

Il est important que les étudiants comprennent que le djihadisme ne vient pas ex nihilo, mais bien est bien issu d’une politique cynique et machiavélique de l’occident. À partir de ce moment-là, toute analyse doit nécessairement avoir en filigrane cette lutte implacable des États-Unis d’Amérique et de l’occident contre la Russie pour le contrôle du monde ! C’est pourquoi, les jeunes doivent être sensibilisés et formés aux enjeux géopolitiques et géostratégiques et comprendre l’essence de tous les concepts aujourd’hui utilisés aujourd’hui dans les relations internationales et les médias pour parler de l’Afrique et du Mali.


Les jeunes doivent connaitre aussi leur histoire selon un adage bien de chez nous au Mali qui dit « si tu perds les repères de ton origine, ton futur se compliquera forcément ». Winston Churchill ne disait pas autre chose : « plus loin on regarde en arrière son histoire, plus loin et mieux on verra dans la construction de son avenir ». Voilà pourquoi, j’ai tenu à rappeler aux étudiants une partie de leur douloureuse histoire, dont les conséquences plombent jusqu’aujourd’hui le développement de l’Afrique et du Mali et les modes de gouvernances. L’Africain est déchiré, sa mentalité enchaînée ! La conscience collective du malien est émiettée par deux affreuses traites, toutes horribles, inhumaines.


La traite orientale, arabe ou arabo-musulmane du 7ème au 20ème siècle, avec un pic du 18ème au 19ème siècle. Elle approvisionnait en esclaves, le moyen orient, et le Proche-Orient. Elle a coûté à l’Afrique en perte de vies humaines17 millions de personnes (8ème et le 20ème siècle), 28 millions selon Pétré-Grenouilleau. La traite orientale était un cran au dessus dans la cruauté, tous les hommes étaient systématiquement castrés. Même les bébés masculins afin de proscrire tout mélange de race dans les pays arabes. Le résultat : les métis sont rares dans les pays du golfe ou les communautés noires comme on peut le voir aux États-Unis d’Amérique et certains pays de l’Amérique latine come au Brésil (vidéo).

La traite occidentale (navires de transport, esclaves enchainés par des fers de sécurité) a eu comme conséquences en pertes de vies humaines pour l’Afrique 11 millions d’âmes entre le 15ème et le 19ème siècle. Selon d’autres sources, le nombre d’africains déportes par la seule traite occidentale est de 22 millions dont 5 millions morts lors des captures et transport dans des conditions sanitaires inhumaines. Cette traite était ponctuée d’exposition des africains dans des zoos humains, et il y avait toute une législation pour l’organiser, dont le code noir en France. L’esclavage et la colonisation du continent par les puissances occidentales ont abouti entre autres :

  1. Au pillage du patrimoine culturel matériel et immatériel africain, toutes choses qui participent aujourd’hui à l’économie du tourisme en Europe ;
  2. À l’extraversion l’économie des pays africains et du potentiel en ressources naturelles du continent au seul profit de l’occident. Les échanges entre pays africains étant très limités ;
  3. L’acculturation profonde du noir et de l’élite francophone, anglophone, lusophone et arabophone ;
  4. Aux dépendances multiples à travers la dette, les accords coloniaux (culturels, de défense, de la monnaie, etc…) ;
  5. À la balkanisation de l’Afrique territorialement et la création d’obstacles à son unité (les organisations sous régionales), conformément aux vœux des ex puissance coloniales portés par le groupe de Monrovia, au dépens d’une Afrique fédérale souhaitée lors de la création de l’OUA en 1963 par les panafricanistes du groupe de Casablanca. L’OUA consacra ainsi l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation, c’est à dire du partage de l’Afrique entre les pays colonisateurs à Berlin en 1885. La création de l’Union Africaine en 1999, ne résout en rien le problème de fond qui est la balkanisation.

L’impact est lourd, profond et durable. Les ennemis de l’Afrique de l’intérieur comme de l’extérieur veulent minimiser cet impact et traiter de ringard, passéiste, et fuyant ses propres responsabilités, tout africain sensé qui voudrait rappeler cet impact pour expliquer en partie les ratés du développement du continent et du Mali. Sérieusement, par exemple, comment expliquer et comprendre aujourd’hui le Sahara dans sa géographie, ses richesses du sous-sol, les caractéristiques sociologiques et culturelles de ses habitants sans faire appel à son histoire (géologie, paléontologie, dynamiques des populations, …) ? C’est impossible, comme c’est impossible d’appréhender la situation de l’Afrique et du Mali sans l’histoire.
Pour aider à la compréhension de la situation actuelle du Mali, il a été fait appel à quelques événements clés. De même pour mieux présenter une actrice majeure au Mali qu’est la France, telle qu’on doit vraiment l’appréhender à chaque fois que son nom est mentionné dans les analyses, quelques données ont été évoquées à son sujet.

  1. Le Mali en quelques données clés pour comprendre, analyser et se positionner par rapport à la situation actuelle :

 Histoire du Mali, ses richesses minières, pétrole, eau et son implication dans le groupe de CASA pour la création de l’OUA en 1963 ;

 OCERS (1957, loi Houphouët Boigny)

 L’Indépendance négociée et le choix après de l’option socialiste qui se concrétisa par le renforcement de la coopération avec l’ex URSS et la Chine. Ainsi, nombre d’accords coloniaux (dont la défense et la monnaie) étaient mise à mal et la voie à la souveraineté nationale était toute tracée. C’est ce moment historique et privilégié qui se dessina le 14 janvier 2022, certes d’un trait fin et fragile, mais une trace perceptible quand même. Alors, il nest pas du tout exagéré de parler de souveraineté retrouvée.

 Instauration du système de la France Afrique (coups d’état et assassinats des dirigeants patriotes et souverainistes) ;

 Avènement de la démocratie en 1992, après la conférence de la Baule ;

 Rébellions récurrentes au nord du Mali et existences de dynamiques internes aux sociétés néo féodales et leurs connexions avec les djihadistes (lettre Cadi de Tombouctou à caractère raciste, datant de 1957, plateforme MNLA qui rappelle cette lettre, Carte du Mali publiée par l’OCDE comportant deux entités, au nord l’Azawad et au sud le Mali, Pacte National 19922, Accords d’Alger de 2015) ;

 Opération Serval en 2013 et l’occupation du Mali par l’armée française (Préparée dans une vision globale de conquête du Sahara et du Sahel par l’OTAN, depuis la Libye et dont la finalité était la casse de l’Algérie et la sortir du giron de la Russie) ;

 Coup d’État de Mai 2021 (FONDEMENT DE LA SOUVERAINETÉ RETROUVÉE), bonifiée par la résistance populaire nationale contre les sanctions illégitimes et illégales commanditées depuis Paris) le 14 janvier 2022 ;

 Bilan de la transition
o Vision chef État 10/10
o Défense et sécurité : 8,5
o Diplomatie : 8
o Économie finance : 4
o Mines Énergie : 3
o Gouvernance (pilotage de l’exécutif, CNT) 3
DONC UNE SITUATION QUI MÉRITE UNE TRÈS GRANDE ATTENTION! ELLE DONNE DU GRAIN À MOUDRE À TOUTE CONTESTATION ORGANISÉE.

 Sommet de Montpellier pour préparer la relève de cadres africains et maliens au service de la France

 Présence de la MINUSMA dont les rapports sont ambigus avec l’OTAN, et l’ex puissance coloniale

 Persistance du phénomène djihadiste du fait de sa connexion structurelle avec la France, attestée dans la plainte du Mali à l’ONU contre la France pour son appui aux djihadistes. SILENCE COUPABLE DE LA CLASSE POLITIQUE ET D’UNE BONNE PARTIE DE LA SOCIÉTÉ CIVILE À CE SUJET. EXCEPTION NOTABLE : LE MOUVEMENT TABALÉ.

  1. La France telle que la jeunesse doit la connaître, en fait comme le seul pays au monde aujourd’hui ayant des colonies à travers le monde. 11 caractéristiques constitutives de la France.

 La France, une puissance coloniale, historiquement raciste et déshumanisante. La conscience collective des institutions de la France et de sa gouvernance est façonnée par les pensées et les philosophies de ses grands hommes historiques, de littérature, des sciences et de la culture. Or, ils ne sont pas nombreux, ceux parmi eux qui n’ont pas théorisé sur le statut d’animal ou de meuble du noir et de l’avoir enseigné dans les universités ou défendu lors de colloques et séminaires scientifiques. Les adeptes les plus connus de cette théorie infamante sont entre autres ceux cités plus haut.

 La France, le pays où le noir esclave était un objet selon le code noir, a versé des compensations aux propriétaires d’esclaves au XIXe siècle à l’abolition de l’esclavage. À l’abolition de l’esclavage de 1848, ce sont 10 000 propriétaires d’esclaves qui ont reçu à partir de 1849 des indemnités de 126 millions de francs or (1,3 %du revenu national, soit l’équivalent de 27 milliards d’euros d’aujourd’hui). (Coumba Kane et Julien Bouissou, Publié le 07 mai 2021 en ligne dans le cadre du projet « Repaires », une base de données détaillant les indemnités versées par l’État français aux propriétaires d’esclaves). (Coumba Kane et Julien Bouissou, projet « Repaires », une base de données détaillant les indemnités versées par l’État français aux propriétaires d’esclaves).

 La France est un pays qui forme son élite pour perpétuer l’empire colonial et faire vivre le néo colonialisme.

 La France a la 4ème réserve mondiale d’or du fait du pillage des ressources aurifères à travers le monde.

 La France est la première puissance nucléaire civile et une puissance nucléaire militaire sans presque une once d’uranium dans son sous-sol.

 La France équilibre son budget grâce à l’escroquerie d’état que constitue le FCFA. Un système nazi, adopté par la France et appliqué intégralement et brutalement à l’Afrique.

 La France, première puissance territoriale marine, du fait de la perpétuation de la colonisation. La France reste une puissance coloniale par l’annexion encore à ce jour de nombreux territoires, vestiges de son passé colonial. Ces territoires, hors de l’Europe, sont appelés des Départements où Régions d’Outre-Mer ou Collectivités d’outre-mer (DROM-COM). Ils sont localisés dans les océans Atlantique et Pacifique et occupent 11 691 000km², ce qui fait de la France, la plus grande Zone Économique Exclusive (ZEE) du monde, devant les États-Unis (11 351 000 km²) et l’Australie (8 148 250 km²). La surface de cette zone pourrait encore être appelée à croître au regard des revendications françaises en cours. En effet depuis la conférence de Montego Bay les pays peuvent étendre leurs revendication jusqu’à 350 miles. Cette situation soulève différents enjeux de nature stratégique (exploration, exploitation, surveillance, protection).

 La France est une puissance économique dans le domaine du tourisme, et les objets culturels et cultuels volés en Afrique et y participent.

 La France, 4ème industrie mondiale de l’armement.

 La France est une puissance destructrice de la conscience collective africaine par le biais de son système de communication et de l’influence qu’elle a toujours sur le système éducatif africain et malien. La France a honte de sa diversité.

 Toute fois la France recèle d’hommes et de femmes imprégnées des valeurs universelles d’humanisme, de justice et de solidarité.

  1. Le Système des Nations Unies, comme moyen de contrôle de la souveraineté des pays autres que ceux qui sont permanents au Conseil de Sécurité et ayant le droit de véto. Son bras armé est constitué par les casques bleus. À la pratique, l’OTAN qui est l’organisation militaire de l’occident et l’ONU entretiennent une relation complexe et ambiguë selon Benjamin Roehrig, dans Sécurité globale 2011/3 (N° 17), pages 81 à 89. Il apparait dans bien de cas, une sorte de division du travail : l’ONU fournit la légitimité quand l’OTAN apporte son efficacité pour l’expansion de l’occident et l’accaparement des ressources des autres continents, particulièrement celles de l’Afrique.
    Après ce tour d’horizon pour asseoir une compréhension des concepts et des acteurs en jeu, les défis auxquels l’Afrique et le Mali sont confrontés ont été exposés et le niveau d’atteinte des objectifs que sont le panafricanisme et la souveraineté sont abordés en tant que processus sinueux et non un des états ou des situations factuels, figés à l’horizon, qu’il faut atteindre en un temps donné. Les raisons des contreperformances ont été abordées, elles sont à la fois internes et externes.

L’exposé a été conclu par la question « Que faire ? » de Lénine. Les propositions sont entre autres celles qui suivent :
A. Dans le cadre du panafricanisme, pour la construction des États-Unis d’Afrique et pour la souveraineté de l’Afrique
À court et moyen terme (horizon 5 ans)
 Accroitre l’information et la sensibilisation sur :
o les enjeux géopolitiques et géostratégiques qui se jouent en Afrique et à son dépens pour continuer à l’asservir et exploiter ses ressources sur lesquelles repose le développent de l’occident.
o les causes des désordres créés par les conflits, le terrorisme et le djihadisme qui procèdent d’une stratégie cynique et machiavélique de déstabilisation des pays africains pour freiner leur développement et exploiter à moindre coût les ressources.
o le panafricanisme auprès de la jeunesse et au sein du secteur privé ;

 Créer un pool d’avocats africains et non africains dédiés aux valeurs du panafricanisme pour:
o Organiser et de fortifier le front de refus qui se dessine actuellement au Mali et au Burina Faso ;
o Mettre fin aux contrats et autres accords coloniaux, particulièrement ceux relatifs à la défense et à la monnaie ;
o Refuser la loi du Senat américain qui classe les ressources naturelles et du sous-sol africains, comme stratégiques pour son développement et en interdit l’accès à quiconque, singulièrement à la Russie ;
o Lester en justice contre Nicolas Sarkozy et Bernard Henry Levy pour leur leadership dans la casse de la Libye et le désordre actuel dans le Sahel ;
o Revisiter en faveur du secteur privé africain les contrats d’exploitation des ressources terrestres et maritimes par les multinationales ;

 Intensifier le processus de création de partis politiques panafricains et procéder au rapprochement des partis existants ;
 Créer ou renforcer les « Think tank » indépendants à vocation panafricaine pour réfléchir sur la construction des États-Unis d’Afrique ;
 Comprendre la dynamique des religieux dans le champ politique et mettre en lumière les relations historiques douloureuses avec l’orient et le soutien actuel au phénomène djihadiste des ex puissances coloniales, les monarchies du golfe ;
 Actualiser le NEPAD et faire de sa mise en œuvre une priorité ;
 Lancer le processus de refondation radicale et d’harmonisation des systèmes de l’éducation à tous les niveaux à travers l’Afrique. Malcom X disait : « Il faut être idiot pour confier l’éducation de ses enfants à son ennemi ».
À long terme (au-delà de 5 ans)
 Dégager le sol africain des armées étrangères ;
 Lancer l’industrialisation adéquate pour la transformation des matières premières sur place ;
 Actualiser et mettre en œuvre le projet d’indépendance monétaire africaine de Kadhafi ;
 Construction d’une Afrique fédérale.

B. Concernant spécifiquement le Mali
 Réécrire notre histoire et changer les paradigmes de notre système éducatif ;

 Poursuivre la montée en puissance des forces armées et de sécurité et la diversification du partenariat dans le domaine de la défense ;

 Adopter un moratoire sur la cession des contrats relatifs aux ressources stratégiques du pays et accélérer l’audit du secteur minier. Revenir sur le contrat du lithium qui s’apparente à un parjure dans la quête du Mali koura ;

 Accroitre l’efficacité et l’efficience de la justice et du système judiciaire ;

 Relire les accords d’Alger selon les dispositions pertinentes en son sein, prévues en la matière,

 Poursuivre la diplomatie offensive garant du respect de la souveraineté et de la visibilité des déterminants de la vision de la transition ;

 Dresser le répertoire des engagements internationaux, notamment avec la France et procéder à un toilettage conformément aux objectifs de souveraineté du Mali. Dans ce domaine :

o finaliser juridiquement la rupture totale de l’accord de défense avec la France dans les deux sens ;
o prendre le leadership au côté du Nigéria pour l’avènement de la monnaie ouest africaine, l’ECO Véritable et non celle fantoche, concoctée par ADO – Macro – Macky Sall ;

 Décomplexer les relations avec la France et la cinquième colonne africaine et malienne par le flegme qui n’est plus que britannique mais aussi malien, mais aussi par la réciprocité des propos et des attitudes. Cela n’est pas une volonté de vivre en autarcie, ou d’être marginal. Mais bien celle de suivre avec détermination la voie tracée pour pérenniser notre souveraineté retrouvée. Macron, Le Drian, Florence Parly, ADO, Umballo, Antonio Guterres, Bazoum, la CEDEAO, l’UEMOA en savent quelque chose depuis la tribune des Nations Unies et l’Affaire désormais dite des 49 militaires ivoiriens ! Macky Sall, plus malin, a louvoyé.
La conférence s’est terminée par une séance de questions réponses animées par les conférenciers. Les élèves et étudiants ont apprécié l’initiative, son contenu et son déroulé et ont souhaité une réplication avec le même thème ou d’autres de la même veine.
Remerciement au « Mouvement Mali Espoir » qui a appuyé les initiateurs dans l’organisation en fournissant les banderoles pour la communication.

Seydou Traoré, ancien ministre Mali 2002-2007
Coordinateur National du Mouvement Tabalé.

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croissanceafrikhttp://croissanceafrique.com
Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

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