Par Croissanceafrique
Il s’agit d’une partie issue du M5-RFP notamment des responsables du mouvement de contestation M5 ont fait entendre leurs critiques. Ce n’est pas encore la rupture définitive entre la junte et le M5. Mais selon Choguel Kokalla Maïga, président du comité stratégique du Mouvement du 5 juin RFP, il s’agit « coup de semonce », une mise en garde aux militaires pour qu’ils revoient leur copie.
En effet, la charte rendue publique après les journées de concertations « ne reflète pas les points de vue et les décisions du peuple malien », précise un communiqué officiel du M5 qui fourmille de détails. Cette franche de cette organisation demande qu’au lieu d’un civil ou un militaire à la tête de la transition, le choix majoritaire lors des concertations est d’avoir un civil, selon le M5. Même chose pour le Premier ministre poursuit le document.
Pour Choguel MAIGA « Il y a des rajouts à la charte qui n’ont pas été soumis à débats, ainsi que la non prise en compte de manière unilatérale de nombreux points. En conséquence, le M5-RFP dénonce ce qu’il appelle les intimidations, les pratiques antidémocratiques et déloyales dignes d’une autre époque contre lesquelles la lutte pour le changement et la refondation a été enclenchée ». Avant de dire que « le M5 enfonce le clou : la junte a une volonté d’accaparement et de confiscation du pouvoir à son seul profil », dit-il dans un langage de contestation de la charte.
Pour sa part Mmme Sy Kadiatou SOW, cette dernière affirme que « Ce n’est pas démocratique du tout. Le rapport général a été charcuté et ne correspond pas à ce qui a été dit dans les groupes de travail », a ainsi reproché Sy Kadiatou Sow, grande figure du mouvement démocratique. Dénonçant une « volonté du CNSP de confisquer le pouvoir », l’ancienne gouverneure de Bamako et ex-ministre a déclaré : « Nous n’adhérons pas à cette charte. »
A son tour, l’ancien Premier ministre Moussa Mara pointe « des faiblesses dans la charte, c’est incontestable », mais « il y a un minimum pour commencer », estime-t-il par ailleurs. Parmi ces faiblesses, il relève le problème de « la relation avec la Constitution de 1992 ». « On semble maintenir, compléter la Constitution alors qu’il y a des éléments dans la charte qui la contredisent », explique-t-il. Il est également sceptique sur « la notion de vice-président et ses rapports avec le président de transition ». Autre faiblesse, selon lui : le « collège pour choisir le président, dont on ne connaît pas le contenu et le conseil de transition, dont la répartition des sièges n’est pas indiquée ». Autant d’éléments, estime-t-il, qui peuvent « créer des difficultés entre les participants ».
Daouda Bakary KONE
Bonjour