(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, la compagnie canadienne Barrick Mining (anciennement Barrick Gold) est attendue au tribunal de commerce de Bamako, ce jeudi 15 mai 2025, selon nos sources L’État du Mali a engagé des actions à son encontre.
Lors de cette audience, les discussions porteront sur la possibilité de mettre sous administration provisoire la mine d’or de Loulo Gounkoto. Cela soulève des questions cruciales : pourrait-on envisager une nationalisation du complexe minier Loulo-Gounkoto, ou la mine pourrait-elle rouvrir ? Cette interrogation demeure ouverte.
Aussi, le gouvernement a selon des sources proches du dossier sollicité la réouverture de la mine d’or Loulo-Gounkoto auprès du Tribunal de Commerce de Bamako. Les opérations de cette mine, gérée par Barrick Mining, sont suspendues depuis janvier 2025.
Cette information a été confirmée à Croissance Afrique le mercredi 14 mai, se basant sur des sources proches du dossier. La décision du Tribunal est attendue pour le jeudi 15 mai 2025. En cas de validation, un nouvel organisme de gestion sera désigné pour assurer la reprise des activités à Loulo-Gounkoto.
Cependant, Barrick Mining et le gouvernement malien n’ont pas encore émis d’annonce officielle à ce sujet. Les exportations d’or de la mine ont été interrompues en novembre 2024, et le conflit s’est intensifié après la confiscation d’environ 3 tonnes d’or sur le site, entraînant la suspension des opérations par Barrick.
Un protocole d’accord a été établi en février pour tenter de résoudre le litige, mais sa mise en œuvre est toujours entravée par les autorités maliennes. Il convient de rappeler que ce différend découle de la volonté de Bamako de récupérer un montant de 300 à 600 milliards FCFA auprès des compagnies, en raison de recettes fiscales impayées.
Bien que plusieurs entreprises opérant dans le pays aient trouvé un terrain d’entente avec l’État, Barrick Mining n’a pas encore réussi à conclure un accord. Si la réouverture de la mine se confirme, cela pourrait compliquer davantage la situation entre les deux parties. Cette situation incertaine soulève de nombreuses interrogations sur l’avenir de l’exploitation aurifère au Mali, un secteur vital pour l’économie nationale.
Les relations entre Barrick Mining et le gouvernement malien ont été ponctuées par des tensions croissantes, notamment en raison des revendications de Bamako visant à renégocier les termes des contrats d’exploitation minière. La réouverture de Loulo-Gounkoto ne serait pas seulement une opportunité de relancer l’économie locale, mais elle pourrait également être perçue comme un test de la volonté du gouvernement de réaffirmer son autorité sur les ressources naturelles du pays.
Les employés sur le terrain, souvent pris en otage par les enjeux politiques, se demandent également quel sera leur sort si la mine rouvre sous des nouvelles conditions. Cette réouverture pourrait-elle marquer le début d’une nouvelle ère de relations avec les entreprises minières, ou sera-t-elle simplement un prolongement de l’instabilité qui semble gangrener le secteur ?
De plus, ce contexte incertain alimente les craintes concernant un éventuel déplacement du personnel, la nécessité pour Barrick de s’ajuster à des directives gouvernementales plus strictes, et la possibilité d’un soutien international ou d’interventions diplomatiques, qui pourraient influencer le déroulement des événements.
Quel avenir pour les employés de Barrick et de ses sous-traitants ? Est-ce le premier pas vers une éventuelle expropriation du complexe Loulo-Gounkoto par l’État ? Si tel est le cas, quels moyens Barrick pourra-t-elle mobiliser pour ne pas perdre une mine qui représentait environ 15 % de sa production en 2024 ? Autant de questions pour lesquelles l’ordonnance attendue pourrait bien apporter des éclaircissements.
Daouda Bakary KONÉ