Le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Ibrahim Boubacar Keita, accompagné de son Épouse Keita Aminata Maiga, a présidé dans la matinée du vendredi 8 mars 2019, la cérémonie solennelle de célébration de la journée internationale des droits des femmes, édition du 8 mars 2019. L’événement qui a eu lieu dans la Salle Banzoumana Sissoko du Palais de la Culture Amadou Ampaté Ba, a pour thème cette année : « Autonomisation de la femme et de la famille à travers l’engagement de tous contre les violences basées sur le Genre ».
Dans son interview à la presse à la fin de la cérémonie, le Président de la République, visiblement remonté contre les cas de violences faites aux femmes principalement, a fait une déclaration poignante : « Vous vous souvenez tous que cette journée d’hommage est à l’honneur de l’humanité que les Nations Unies aient songé à distinguer un jour particulier dans l’année pour le dédier au respect et à la considération de la femme est un dû. L’on s’étonne d’ailleurs que cela ne soit pas arrivé plutôt, et donc ce qui est fait aujourd’hui pour le rétablissement de l’équité entre homme et femme, qui est fait pour la reconnaissance de la considération qui est due aux femmes n’est que de justice. Moi je dis toujours que quand on parle de promotion de la femme, souvent on le fait en terme condescendant, c’est un tort, la femme n’a pas besoin de cela, elle n’a pas besoin que nous nous la reconnaissons capable, compétente. Elle l’est déjà et de manière consubstantielle. Et je crois que ce qui se passe, que j’ai découvert ce matin, la recrudescence des violences faites aux femmes est un scandale, simplement un scandale, et une honte. Il n’y a pas de plus grande lâcheté du monde de mon point de vue que cette violence là ; que celle qui consiste à s’en prendre à sa conjointe, et on m’a dit aussi qu’il y’a quelques cas de conjoints qui se font battre, quel que soit le cas, quel que soit la conjointe ou le conjoint, ce n’est pas lucide. Je crois que l’une des marques de progrès fait par les sociétés humaines, c’est cela précisément, l’harmonie relationnelle au sein du couple, et je tiens vraiment pour un crime inexpiable. Le Mali est un pays de droit et le droit malien en ce cas-là ou d’autres, doit être dit et sévir. Il n’est pas normal, il n’est pas admissible qu’une femme soit victime. Il n’est pas normal, il n’est pas admissible qu’un crime soit commis simplement parce que tel se sent en puissance physique de commettre tel acte et cette lâcheté-là, elle est impardonnable, intolérable, inadmissible, aucune société digne de ce nom ne doit admettre cela. Ça c’est mon point de vue et quand l’on parle de violences faites aux femmes, ce n’est pas que les violences visibles hein, des violences psychologiques sont peut-être quelque fois les pires d’ailleurs. Quand on passe la journée, quand on passe tout son temps à rabaisser l’autre, à le faire comprendre qu’elle n’a aucune qualité, que l’autre, elle n’a aucune compétence, ne vaut absolument rien du tout et cela aussi est un crime, un crime encore plus grave que celui qui est visible, qui est sensible, ce crime est insidieux, il pénètre l’être, il fait que l’être se dévalorise en soi, ce n’est pas possible dans ce temps. Des choses auxquelles l’humanité doit trouver solution et faire en sorte que ce soit réduit de plus en plus ; et là, leur recrudescence m’inquiète, j’ai vu que c’est plus au-delà de cent pour cent au Mali, ce n’est pas normal, ce n’est pas à notre honneur du tout et il faut dire que notre société en convienne cela ne nous fait pas avancer ».
Le Président de la République, depuis son accession à la magistrature suprême du pays, a fait de la promotion de la femme une priorité, afin qu’elle participe et relève le défi de la reconstruction, du développement, de la relance économique et de la stabilité. Les femmes sont présentes dans plusieurs segments du pays notamment au niveau des institutions de la République, au niveau du gouvernement (11 femmes), 3000 femmes maires et conseillères municipales, des femmes au niveau des représentations diplomatiques, des femmes Préfets et sous-préfets, entres autres. Cette année de nombreuses femmes pour services rendus à la nation ont été décorées avec des médailles de reconnaissance par le Président de la République en le nom du Mali.
Quant au Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en livrant le message du Secrétaire Général des Nations Unions Antonio Guterres, il dira dans un extrait de ce message « L’égalité des sexes est non seulement une question de respect des droits fondamentaux, mais un progrès pour nous tous, femmes et hommes, filles et garçons. Les inégalités et la discrimination dont sont victimes les femmes nous sont néfastes à tous. Le Mali a choisi comme thème « l’autonomisation des femmes et filles à travers l’engagement de tous contre les violences basées sur le genre ce qui traduit sa volonté de combattre ces violences et de permettre aux femmes d’être autonomes tout en étant respectueuse de leurs traditions et de leur culture, ce qui leur permet de relever les défis comme la pauvreté, l’inégalité et la violence .
L’autonomisation des femmes est une condition préalable et un outil indéniable pour leur permettre de jouir pleinement de tous leurs droits humains. Il est prouvé depuis longtemps qu’investir dans les femmes est le moyen le plus efficace de dynamiser les communautés, les entreprises et même les pays. La participation des femmes rend les accords de paix plus solides, les sociétés plus résilientes, la croissance économique plus vigoureuse. À l’inverse, là où les femmes sont victimes de discrimination, c’est souvent cause de pratiques et de croyances qui nous nuisent à tous. Le programme national de prévention et réponse aux violences faites aux femmes et aux filles au Mali de l’initiative spotlight est promoteur pour prévenir et lutter contre les violences faites aux femmes. Il visera à contribuer à l’élimination de la violence sexuelle basée sur le genre, des pratiques néfastes et des obstacles à l’accès aux droits à la santé sexuelle et reproductive. Aucune excuse, ni tolérance ne peuvent être acceptables devant la violence faites aux femmes. Là où perdure toutes formes de violences faites aux femmes « il nous faut redoubler d’efforts pour protéger et promouvoir les droits, la dignité et le leadership des femmes. Nous ne devons pas céder un pouce du terrain conquis depuis des décennies et nous devons appeler à un changement rapide, radical et en profondeur » pour insuffler une société juste et respectueuse de la dignité de tous et particulièrement celle des femmes. « Cette année, le thème international de la Journée internationale des femmes : « Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement, aborde la question des infrastructures, des systèmes et des cadres qui ont été en grande partie établis dans l’esprit d’une culture définie par les hommes. Nous devons trouver des manières innovantes de réinventer et de reconstruire notre monde pour qu’il profite à toutes et à tous ». Du fait que tous les domaines de la vie sont liés à l’égalité des sexes, il faut entreprendre des efforts pour enrayer la discrimination basée sur le genre partout où elle est présente et ce, tous ensemble ».
Dans son mot de remerciement au Président de la République, pour son soutien et appui constants aux femmes rurales à travers l’offre d’équipements agricoles qui ont conforté et réconforté les femmes rurales dans leurs travaux champêtres, Mme Niakaté Goundo Kamissoko, a renouvelé en son nom et en le nom des femmes rurales du Mali leur soutien et leur accompagnement indéfectible dans la poursuite de sa difficile mission à la magistrature suprême.
Les prestations musicales et sketch de sensibilisation sur le thème ont détendu le Président de la République, son Épouse et toute l’assistance présente dans la salle.
La cérémonie s’est déroulé en présence du Premier ministre , Chef du Gouvernement, les Présidents d’Institutions , les membres du Gouvernement, les proches collaborateurs du Président de la République et de la Première Dame, le Représentant spécial du Secrétaire Général de la Minusma et ses proches collaborateurs, les ambassadeurs en poste au Mali, les partenaires techniques et , les autorités administratives et politiques du district de Bamako et de la Commune V, les anciennes ministres en charge de la femme , de l’enfant et de la famille les associations et , groupements de femmes du Mali, les femmes militaires , paramilitaires, de nombreuses femmes invitées .
Madou’s Camara
Source : Croissanceafrique.com