(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, la direction générale du trésor et de la comptabilité publique a tenté, lors de sa dernière sortie sur le marché des titres publics de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA), de mobiliser un montant spécifique qui était légèrement inférieur à ses objectifs ambitieux.
Cette émission, organisée le 15 octobre, avait pour objectif de réunir la somme de 30 milliards de francs CFA. Cependant, en fin de compte, elle a abouti à une collecte effective de 28,78 milliards de francs CFA, ce qui correspond à 94,2 % du montant cible initialement visé, démontrant une petite déviation par rapport aux attentes.
En dépit de cette performance qui n’a pas totalement atteint les ambitions fixées, l’opération reflète néanmoins un intérêt robuste et significatif de la part des investisseurs régionaux. En effet, les soumissions ont atteint un total de 30,55 milliards de francs CFA, indiquant ainsi un taux de couverture impressionnant de 101,86 %. Cela constitue une preuve tangible que le marché continue de témoigner une certaine confiance envers la signature souveraine du Mali, malgré le contexte économique et sécuritaire qui demeure saturé de défis.
Cette situation met également en lumière la complexité et les nuances des environnements politiques et économiques au sein desquels les institutions doivent opérer, ce qui requiert une capacité d’adaptation et une résilience particulièrement élevées de la part des acteurs financiers.
L’émission combinait à la fois des Bons assimilables du Trésor (BAT) à long terme et des Obligations assimilables du Trésor (OAT) à court et moyen terme, ce qui permettait d’équilibrer les besoins de financement immédiats avec une stratégie efficace pour la gestion du stock de dette publique, un aspect essentiel du système financier d’un pays.
Le BAT de 364 jours a, en effet, concentré la majeure partie des offres, atteignant un montant exceptionnel de 21,08 milliards FCFA de soumissions, ce qui témoigne de l’intérêt significatif des investisseurs pour ces titres. Le taux marginal était de 7,2%, tandis que le rendement moyen pondéré (RMP) s’est établi à 7,67%, offrant un aperçu précis des conditions du marché à ce moment précis.
L’OAT à 3 ans, quant à elle, a réussi à mobiliser un montant total de 7,69 milliards FCFA, proposé au prix marginal de 9 200 FCFA. Le rendement moyen pondéré pour cette émission était de 9,32%, traduisant ainsi des exigences de rendement de la part des investisseurs qui étaient sensiblement plus élevées sur le segment moyen terme, une indication des attentes de retour sur investissement dans une période économique incertaine.
Enfin, l’OAT à 5 ans a suscité un total de 2,08 milliards FCFA de souscriptions, avec un prix marginal fixé à 9 580 FCFA et un RMP de 7,38%. Ce dernier chiffre montre une volonté de la part des investisseurs de se placer sur un horizon de placement plus long, malgré un rendement légèrement inférieur, soulignant une confiance dans la stabilité économique à long terme du pays.
Notons que près des deux tiers des montants retenus, soit exactement 62,54 %, équivalent à une somme considérable de 18 milliards FCFA, proviennent d’investisseurs maliens. Cette forte participation domestique est particulièrement remarquable, car elle souligne non seulement la solidité du marché financier local, mais elle met également en lumière la confiance des investisseurs nationaux envers les opportunités offertes dans leur propre pays.
Pour rappel, cette dynamique positive se manifeste malgré un environnement régional qui, depuis un certain temps, est marqué par une prudence accrue des opérateurs en raison des incertitudes liées aux signatures souveraines. Ainsi, la robustesse de l’économie malienne et l’engouement pour les investissements domestiques sont d’autant plus frappants face à ces défis régionaux.
Daouda Bakary KONÉ