Marché Financier de l’UMOA: la Côte d’ivoire mobilise 396 milliards de FCFA 

Date:

(CROISSANCE AFRIQUE)- En Côte d’Ivoire, la direction générale du trésor et de la comptabilité publique confirme une fois de plus, et de manière éclatante, son rôle de référence régionale en matière d’émissions souveraines en réussissant brillamment une émission à 15 ans sur le marché sous-régional de l’UEMOA, une région économique dynamique et très importante.

 Au cours  d’une opération qui s’est déroulée le 7 octobre 2025, et qui portait sur les Bons et Obligations Assimilables du Trésor (BAT et OAT), ce pays d’Afrique de l’Ouest a réussi à lever la somme impressionnante de 396 milliards de FCFA, surpassant ainsi l’objectif initial fixé à 360 milliards de FCFA.  Ce succès a été couronné par un taux de couverture remarquable de 154,6 %, témoignant de la confiance et de l’intérêt soutenus des investisseurs envers l’économie ivoirienne. En effet, la demande exprimée a atteint un niveau supérieur à 556 milliards FCFA, ce qui reflète une confiance considérable de la part des investisseurs. Cela s’est produit malgré un contexte électoral parfois incertain et une liquidité tendue sur le marché en raison de la campagne café cacao, un secteur clé de l’économie du pays.

Par ailleurs , ces résultats soulignent la solidité de la stratégie financière du gouvernement et sa capacité à mobiliser des ressources considérables même en période de défis économiques et politiques. Le fait marquant de cette opération réside dans l’émission d’une tranche à 15 ans, témoignant de manière éclatante de la capacité de la Côte d’Ivoire à mobiliser des ressources substantielles en monnaie locale sur des horizons temporels s’étendant bien au-delà des habituelles pratiques courantes.

Ainsi, cette opération financière s’inscrit dans une logique claire et précise d’allongement de la maturité moyenne de la dette ivoirienne tout en cherchant à optimiser la réduction du risque de refinancement inhérent. Elle s’aligne parfaitement sur l’approche d’une gestion proactive de la dette publique, une stratégie élaborée qui permet à l’État de poursuivre sa politique ambitieuse de développement économique, tout en ayant une maîtrise accrue et rigoureuse de la trajectoire de sa dette.

Cette initiative financière innovante peut être considérée comme l’esquisse palpable d’un tournant décisif pour le marché régional, ouvrant un éventail de nouvelles perspectives et opportunités aux États de la région. En effet, dans le cadre de ses mesures de soutien soutenues à l’économie régionale durant la période critique de la crise de la Covid-19, entre 2020 et 2022, la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), institution-clé dans la région, avait alors pris l’initiative de réduire significativement son principal taux directeur à 2 %. Ce geste audacieux a ouvert grand les vannes du marché, favorisant généreusement les finances publiques en difficulté, et illustrant ainsi un engagement fort envers la stabilité économique régionale.

Cependant, depuis le mois de juin 2022, la banque centrale a méthodiquement durci sa politique monétaire de manière progressive pour répondre à la montée de l’inflation, un défi économique majeur actuellement. Il est important de noter que son principal taux directeur a atteint un pic historique de 3,5 % en 2024, avant d’être légèrement ajusté à la baisse pour s’établir à 3,25 % actuellement. 

Cet ajustement stratégique démontre la vigilance continue de l’institution financière face à l’évolution des conditions économiques. L’essai réussi par la Côte d’Ivoire à atteindre un tel objectif, même dans des circonstances aussi complexes, illustre de façon éloquente le potentiel non négligeable du marché actuel. Un succès qui devrait véritablement inciter les différents États africains à envisager de plus en plus sérieusement la stratégie de l’allongement des maturités des dettes. 

Notons qu’au-delà de l’important volume de fonds levés, c’est bien plus une dynamique structurelle que la Côte d’Ivoire cherche avec ambitieuse détermination à déclencher. Cette approche, si elle est effectivement adoptée et suivie par d’autres, pourrait engendrer une transformation profonde et durable du paysage de la dette publique à l’échelle régionale. Cela souligne une vision audacieuse et prospective pour l’économie, avec l’ambition de stabiliser et de renforcer la résilience économique dans le temps.

Daouda Bakary KONÉ 

croissanceafrik
croissanceafrikhttp://croissanceafrique.com
Croissance Afrique (sarl) est un Média multi-support qui propose plusieurs rubriques axées sur l’actualité économique du continent. Le magazine est un journal (en ligne dont un mensuel disponible dans les kiosques à journaux) qui traite spécialement les informations financières dédiées à l’Afrique. Il est également le premier média malien spécialisé dans la production d’Informations Économiques, financières, Stratégiques, et orienté vers le reste du monde. Le Magazine a été fondé en Novembre 2017 à Bamako.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Partager:

Populaires

Lire aussi
RELATIFS

En RDC, la Banque Centrale baisse son taux directeur à 17,5%

(CROISSANCE AFRIQUE)-La Banque centrale du Congo (BCC), en mettant...

Au Sénégal, l’IFC s’engage à accorder jusqu’à 40 millions USD de financement islamique à la BIS.

  (CROISSANCE AFRIQUE)-En marge du Forum Invest in Sénégal, qui...

Congo: l’État adopte un budget de 2 501,4 milliards de FCFA pour l’année 2026

(CROISSANCE AFRIQUE)-Le mardi 7 octobre 2025, dans le cadre...

Bourses et Marchés : le prix de l’or franchit la barre de 4000 dollars sur le marché international 

(CROISSANCE AFRIQUE)-Il s'agit d'un seuil symbolique que l'or vient...