(CROISSANCE AFRIQUE)- Le Bénin a fait sa première incursion sur le marché des titres publics de l’UMOA, suscitant un vif intérêt de la part des investisseurs de la région, le 16 janvier 2025.Ceux-ci ont proposé une offre globale de 78,35 milliards FCFA, ce qui représente plus du double de l’enveloppe initialement prévue de 30 milliards FCFA, entraînant un taux de couverture impressionnant de 261,2%.
En fin de compte, Cotonou a choisi de mobiliser le montant initialement ciblé, soit 30 milliards FCFA (équivalent à 45,7 millions d’euros), ce qui a donné lieu à un taux d’absorption de 38,29%.Cette opération a été réalisée à travers deux Bons Assimilables du Trésor (BAT) de 182 et 364 jours, ainsi qu’une Obligation Assimilable du Trésor (OAT) à maturité de 3 ans.
Aussi, ces instruments financiers, qui font partie intégrante de la gestion de la dette publique et de la mobilisation des ressources, illustrent non seulement la stratégie mise en place par le gouvernement béninois, mais aussi sa volonté d’attirer des investissements étrangers dans un contexte économique souvent difficile.
Les BAT, en particulier, sont des outils très prisés par les investisseurs à court terme en raison de leur liquidité et de leur sécurité. En effet, le Bénin a su se positionner comme un acteur fiable au sein de l’espace UMOA, renforçant ainsi la confiance des investisseurs.Pour des précisions, les BAT de 182 et 364 jours ont respectivement attiré des montants de 20,56 milliards FCFA et 2,56 milliards FCFA, affichant des taux marginaux de 6,6% et 6,8%.
Ainsi, les rendements moyens pondérés se sont établis à 6,64% et 6,5%. De plus, l’OAT a reçu 6,88 milliards FCFA avec un prix marginal de 9 705 FCFA et un rendement moyen pondéré de 6,79%. Ces chiffres reflètent un climat d’optimisme parmi les investisseurs, qui accueillent favorablement les taux d’intérêt compétitifs offerts par le gouvernement béninois.
Cette dynamique s’est traduite par un intérêt croissant pour la diversification des portefeuilles, notamment dans un environnement où les rendements des investissements traditionnels sont souvent mis à l’épreuve. Les soumissions retenues émanaient de trois pays parmi les huit membres de l’Union : le Sénégal (13,5 milliards FCFA), le Bénin (9,96 milliards FCFA), et la Côte d’Ivoire (6,52 milliards FCFA).
Cette diversité des sources de financement témoigne d’une coopération régionale solide, et souligne l’interdépendance économique qui s’est développée au sein de l’UMOA. Alors que chaque pays cherche à stabiliser et à développer son économie, ces échanges financiers deviennent de plus en plus cruciaux pour le progrès mutuel.Il est également à noter que le même jour, le pays a réussi à mobiliser 1 milliard de dollars, soit 637,5 milliards FCFA, sur le marché international.
Cet exploit non seulement renforce la position économique du Bénin sur la scène mondiale, mais démontre également la capacité du pays à emprunter des fonds à des taux d’intérêt compétitifs. Cette réussite a été rendue possible grâce à un eurobond de 500 millions de dollars d’une maturité de 16 ans avec un taux d’intérêt de 6,48%, ainsi qu’à un prêt bancaire de 500 millions d’euros sur 15 ans auprès de la Deutsche Bank à un taux d’intérêt de 6%.
Notons que ces initiatives permettent au Bénin de financer des projets d’infrastructure ambitieux, de stimuler l’emploi et de créer un environnement propice aux affaires. En somme, ces efforts concertés posent les bases d’une croissance durable et d’une intégration économique accrue au sein de la région ouest-africaine.
Daouda Bakary KONÉ