(CROISSANCE AFRIQUE)-Entre le 2 et le 6 septembre 2024, plusieurs États membres de l’UEMOA ont sollicité le marché des titres publics pour couvrir leurs besoins de financement. Au total, ils visaient à lever 175 milliards FCFA, mais ont suscité des propositions atteignant 186,41 milliards FCFA, soit un taux de couverture de 107%. Grâce à cette demande accrue, seuls 170,71 milliards FCFA ont été effectivement retenus, ce qui représente un taux d’absorption de 92%.
Cette dynamique souligne l’intérêt des investisseurs pour la région malgré des différences significatives entre les pays.
Côte d’Ivoire : levée et impact des investisseurs
La Côte d’Ivoire s’est particulièrement distinguée en levant 109,55 milliards FCFA, surpassant son objectif de 100 milliards FCFA. L’attrait des investisseurs pour sa stabilité économique a contribué à maintenir des taux d’intérêt bas. Les bons du Trésor à 91 et 364 jours ont levé respectivement 93 milliards FCFA et 2,99 milliards FCFA, avec des taux marginaux de 6,5% et 6,78%.
Mali : retour de la confiance des investisseurs
Le Mali a réussi à lever 22,65 milliards FCFA sur les 25 milliards visés, un signe de rétablissement de la confiance des investisseurs. Grâce aux bons du Trésor, il a mobilisé 12,29 milliards FCFA avec un taux marginal de 8,95%. Les obligations assimilables à 3 ans ont également rapporté 10,19 milliards FCFA, affichant un rendement moyen pondéré de 9,78%.
Niger : défis rencontrés dans la levée de fonds
Le Niger a rencontré des difficultés à convaincre les investisseurs, levant seulement 10,12 milliards FCFA sur les 20 milliards prévus. La prudence des investisseurs est liée à l’incertitude économique, ce qui a impacté négativement les levées. Les bons du Trésor ont couvert l’entièreté de ce montant, avec un taux marginal de 9,5%.
Togo : confirmation de sa solidité financière
Le Togo a démontré sa bonne santé financière en levant 28,39 milliards FCFA, dépassant légèrement son objectif. Cela témoigne de la confiance persistante des investisseurs, avec un taux marginal établi à 7,07% et un rendement moyen pondéré à 6,69%.
Pour la semaine à venir, cinq pays de l’UEMOA, dont la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso, le Bénin, le Sénégal et la Guinée-Bissau, tenteront de lever un total de 180,2 milliards FCFA. La Côte d’Ivoire vise 80 milliards FCFA, le Burkina Faso 40 milliards FCFA, le Bénin 20 milliards FCFA, le Sénégal 40 milliards FCFA, tandis que la Guinée-Bissau espère mobiliser 20 millions FCFA. Ces émissions illustrent une volonté collective des États de renforcer leur position sur le marché des titres en attirant des investissements étrangers et locaux.
Notons que la dynamique des émissions de titres publics dans l’UEMOA reflète la confiance et les défis des États membres. Les performances variées selon les pays montrent une diversité dans la perception des risques économiques régionaux. À l’avenir, il sera crucial pour ces pays de maintenir cette confiance et d’améliorer leurs stratégies de financement pour répondre à leurs besoins croissants.
Daouda Bakary Koné