(CROISSANCE AFRIQUE)-La Banque centrale de Mauritanie a établi un partenariat avec la Bourse de Casablanca pour créer une bourse de valeurs mobilières à Nouakchott. Un protocole d’accord a été signé le 17 avril 2025, marquant une étape significative dans ce projet.
Ce partenariat comprend un soutien technique pour la mise en place de la nouvelle bourse, ainsi qu’un programme de renforcement des capacités pour les institutions mauritaniennes concernées. Fort de son expérience dans la région, la Bourse de Casablanca offrira un accompagnement dans les domaines techniques, institutionnels et de formation.
Cette initiative n’est pas un concept novateur; elle fait suite à des efforts antérieurs datant de 2014. À cette époque, la Banque centrale de Mauritanie avait exprimé son intention de créer une bourse locale dans le but de mobiliser l’épargne nationale pour le financement des entreprises.
L’Assemblée nationale avait même adopté une loi pour établir un marché financier, projetant la création de quatre institutions : la Bourse de Nouakchott, une autorité de régulation, un dépositaire central et un fonds de garantie. Malheureusement, ces initiatives n’ont pas abouti. Le récent protocole avec la Bourse de Casablanca représente donc un effort concret pour revitaliser ce projet resté inactif pendant plus de dix ans.
La création d’un marché boursier en Mauritanie a plusieurs objectifs. Elle permettra aux entreprises locales, y compris les petites et moyennes entreprises (PME), d’accéder à des financements à long terme par l’émission d’actions et d’obligations.
De plus, la bourse pourra servir de canal de financement pour l’État en émettant des titres publics, renforçant ainsi l’autonomie financière du pays et réduisant sa dépendance aux emprunts extérieurs. Pour les épargnants, cette nouvelle plateforme d’investissement encouragera une meilleure mobilisation de l’épargne nationale.
Sur un plan plus large, la Mauritanie aspire à imiter des pays africains disposant de marchés boursiers opérationnels, tels que l’Afrique du Sud, le Maroc, le Nigeria, le Kenya et les membres de la BRVM.
Daouda Bakary KONÉ