(CROISSANCE AFRIQUE)- Au Niger, le français Orano engage un arbitrage international contre le pays sahélien après la suspension du permis d’exploitation du gisement d’uranium d’Imouraren, l’un des plus importants au monde.
Ainsi, cette décision survient alors qu’Orano avait proposé une technicité pour valoriser rapidement le site, où les travaux avaient repris depuis juin 2024. Début décembre, Orano a déclaré que les autorités nigériennes avaient pris le contrôle opérationnel de sa filiale Somaïr, détenue à 63,4 % par Orano et à 36,6 % par l’État du Niger.
Cette situation met en lumière des tensions grandissantes entre une entreprise mondiale exploitant une ressource stratégique et un gouvernement cherchant à renforcer sa souveraineté économique.
Par ailleurs, les chutes abruptes des investissements étrangers dans le secteur minier nigérien, couplées aux préoccupations environnementales croissantes, ajoutent une complexité supplémentaire à cette affaire déjà épineuse.
Orano, qui a toujours été un acteur clé dans le développement des ressources minières de la région, se retrouve désormais en conflit ouvert avec des autorités qui peuvent, d’un côté, revendiquer des droits sur les ressources, mais de l’autre, doivent faire face aux réalités d’une dépendance économique aux investissements étrangers.
Notons que les enjeux vont au-delà d’un simple désaccord commercial : ils questionnent la sécurité énergétique de la France, qui dépend également de l’uranium nigérien, tout en soulevant des interrogations sur l’avenir de la collaboration entre multinationales et États dans un monde où les intérêts nationaux prennent souvent le pas sur les accords précédemment établis.
Zangouna KONÉ