(CRPISSANCE AFRIQUE)–Dans une correspondance adressée au président du conseil de sécurité des Nations Unies (ONU), représentant permanent de la République du Mozambique auprès des Nations, Pedro Comissário Afonso, le mercredi 1er mars 2023, le gouvernement du Mali a récusé officiellement le statut de porte-plume de la France sur toutes les questions examinées par l’instance onusienne concernant le Mali.
Selon nos informations, cette décision est intervenue, parce qu’au regard de la tension diplomatique entre les deux pays, l’ancienne puissance coloniale n’a plus confiance aux autorités actuelles du Mali. Paris de Napoléon Bonaparte n’est crédible pour traiter convenablement les dossiers du Mali auprès des Nations-Unies. Alors, il faut signaler que la correspondance du Mali amènera conseil de sécurité à choisir un autre porte-plume pour le dossier du Malien. Et le Mali aura la latitude d’accepter ou de récuser le nouveau porte-plume qui sera désigné. Pourtant, le statut de porte-plume est dévolu aux cinq membres permanents du conseil sécurité.
En effet, depuis l’inscription de la situation de mon pays à l’agenda du Conseil de sécurité, conformément à sa résolution 2085 (2012) du 20 décembre 2012, la France a toujours porté la plume sur toutes les questions concernant le Mali devant cet auguste organe, y compris pour ce qui concerne l’initiative et le portage des projets de résolutions relatifs au mandat de la MINUSMA ou au régime de sanctions concernant le Mali.
Au regard de la forte tension entre les deux pays, cet état de fait était prévisible. « Par communiqués en date du 12 janvier 2022 et du 26 avril 2022, le Gouvernement de la République du Mali alertait l’opinion publique nationale et internationale sur les actes hostiles, notamment la violation de l’espace aérien du Mali par des aéronefs des Forces françaises. Ces alertes publiques ont été suivies, le 15 août 2022, d’une lettre par laquelle le Gouvernement de la République du Mali portait plainte auprès de Conseil de sécurité pour actes d’agression, de violation de notre espace aérien, de subversion et de déstabilisation. ». Ces faits, qui sont d’une extrême gravité, interrogent l’impartialité de la France.
Au regard de la gravité de ces faits, qui pour le moins interrogent sur l’objectivité et l’impartialité de la République française, et en attendant la tenue de la réunion spéciale du Conseil de sécurité sollicitée par le Mali, le Gouvernement de la République du Mali, par la présente correspondance, récuse officiellement le statut de porte-plume de la France sur toutes questions examinées par le Conseil de sécurité concernant le Mali.
Hamadoun Alphagalo