(CROISSANCE AFRIQUE)-Dans la vaste région du Sahel, les États-Unis, sous l’impulsion de Washington, mettent en œuvre une stratégie diplomatique ambitieuse centrée sur trois pays clés : le Mali, le Burkina Faso et le Niger.
Cette démarche s’accompagne d’un intérêt prononcé pour les précieuses ressources minières de ces nations, ressources qui deviennent une monnaie d’échange dans le cadre du soutien apporté aux gouvernements militaires locaux dans leur combat contre les mouvements jihadistes.
À la suite des coups d’État successifs qui ont entraîné l’ascension de dirigeants militaires au pouvoir dans ces trois États entre 2020 et 2023, les États-Unis avaient précédemment décidé de suspendre une part considérable de leur aide au développement. Toutefois, un tournant s’est opéré avec l’entrée en fonction de l’administration Trump, qui a amorcé une révision stratégique notable.
Dans une volonté de renouveler et d’adapter sa politique extérieure, Washington plaide désormais pour une approche réinventée et plus pragmatique, plaçant la diplomatie commerciale au centre même de son engagement en Afrique. Cette philosophie moderne cherche à métamorphoser les relations conventionnelles en véritables partenariats dynamiques, où le poids du commerce et l’importance stratégique de l’exploitation minière s’imposent comme des axes clefs de coopération et d’interaction.
Cette inflexion stratégique a été favorablement accueillie par les régimes militaires des nations membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), qui revendiquent leur souveraineté en matière de politiques économiques, en particulier concernant la gestion et la valorisation de leurs ressources minières précieuses.
Observant ce virage décisif, ces dernières semaines ont vu une succession d’éminentes personnalités américaines se succéder dans ces régions, indiquant une volonté claire de renforcer les alliances en phase avec ces nouvelles orientations.
Ces pays, ayant pris leurs distances avec leurs anciens partenaires historiques, semblent désormais ouvrir leurs horizons internationaux, en exprimant une volonté manifeste de diversification de leurs relations diplomatiques et économiques, notamment en se tournant vers la Russie, qui se présente comme un acteur de plus en plus influent dans le paysage global.
Par cette stratégie, Washington espère repousser l’influence croissante de ses rivaux mondiaux, tout en établissant de solides assises commerciales qui contribueront à un développement mutuel et équitable.
Mariam KONE
