Daouda Bakary KONE/Croissanceafrique
Ce vendredi 26 Avril 2020, la France et le Mali ont procédé à la signature d’une convention de financement du Projet d’Appui à la Professionnalisation des Enseignants au Mali (PAPEM). Cet événement démontre aussi qu’au-delà de l’urgence sanitaire de la lutte contre le virus du Covid 19, le partenariat franco-malien reste actif pour surmonter les autres défis que le Mali doit affronter. Et offrir une éducation à tous les jeunes Maliens en reste un, majeur. Ce projet est financé par la France, à travers l’AFD, à hauteur de 10 Millions d’euros, soit 6,5 Milliards de FCFA. C’était en présence de l’Ambassadeur français au Mali SE. Joël MEYER et le ministre Malien des affaires étrangères et de la coopération Internationale SE Tiebilé DRAME.
Prenant la parole l’Ambassadeur de la France au Mali SE Joël MEYER témoigne que « Ce projet s’inscrit dans le nouveau programme décennal de l’Education (PRODEC 2) et vise à améliorer la qualité des apprentissages par la professionnalisation des enseignants à travers un meilleur accompagnement des enseignants du fondamental, exerçant dans les écoles publiques, privées, communautaires et dans les medersas. Il s’agit d’un projet financé par la France, à travers l’AFD, à hauteur de 10 Millions d’euros, soit 6,5 Milliards de FCFA » ; a-t-il témoigné. Ce projet revêt une signification particulière pour le secteur de l’éducation au Mali dont la situation est, comme vous le savez, fragile.
Le Rapport d’état du système éducatif national (RESEN) réalisé en 2017 relève de façon détaillée les nombreuses contraintes auxquelles le secteur de l’éducation au Mali doit faire face, qu’elles soient d’ordre géographique, social, démographique, économique, politique, administratif ou sécuritaire. Il faut également mentionner, parmi les contraintes, le phénomène de l’orpaillage au Sud (dans les régions de Kayes et Sikasso), qui tend à maintenir un nombre élevé d’enfants dans un emploi informel lié au secteur extractif artisanal, au détriment de leur scolarisation.
C’est pourquoi, le diplomate français affirme que « Ces contraintes ont des effets directs sur le système éducatif. Les différentes évaluations menées au Mali font ressortir que malheureusement, une majorité d’élèves n’acquiert pas les compétences attendues de leur niveau scolaire », à laisser entendre. Ce projet fait partie du programme décennal de développement de l’éducation et de la formation professionnelle, adopté en juin 2019, et qui fait le choix, à travers 5 programmes, de relever les défis de : l’efficacité interne et externe du système éducatif pour améliorer le rendement interne du système et favoriser l’employabilité et l’insertion socio-professionnelle des jeunes, la formation et la gestion des enseignants pour que le système dispose d’enseignants qualifiés en nombre suffisant, l’accès équitable et inclusif à une éducation de base de qualité qu’elle soit formelle ou non formelle, la gouvernance du secteur pour une gestion optimale des ressources humaines, matérielles et financières et la résilience du secteur pour mieux prévenir et gérer les risques et vulnérabilités liés aux conflits et aux catastrophes naturelles.
Pour sa part SE Tiébilé DRAME, Ministre Malien des affaires étrangère et de la coopération internationale n’a pas manqué d’expliquer que « Le projet aujourd’hui d’Appui à la Professionnalisation des Enseignants au Mali se propose d’accompagner le ministère de l’éducation nationale à relever le défi majeur de la formation des enseignants », a-t-il expliqué. Pour lui, la « majeur car la qualité de l’enseignement, qui découle de la professionnalisation des enseignants, est un des leviers clés de la réussite des élèves, la diminution des abandons et l’acquisition durable d’un socle de compétence de base ».
Notons que le projet a pour objectif de développer des stratégies de formation innovantes, repliables et soutenables. Une attention particulière sera accordée à l’analyse des pratiques et à l’accompagnement post-formation.