(CROISSANCE AFRIQUE)-Depuis l’annonce, en avril 2023, de la mise en vente de ses quatre filiales africaines d’activités minotières, le groupe Castel fait face à des obstacles inattendus qui freinent le processus de cession.
Les moulins concernés, des entreprises clés dans le secteur agroalimentaire de leurs pays respectifs, se trouvent au cœur d’un échiquier complexe où s’entremêlent intérêts nationaux et stratégies internationales.
Les principales difficultés rencontrées dans la vente des moulins de Somdia tiennent à l’interventionnisme accru des États concernés. Ceux-ci, soucieux de préserver leur souveraineté alimentaire et d’assurer la continuité des activités clés, n’ont pas hésité à jouer un rôle proactif pour influencer le cours des événements.
Présentations des filiales minotières concernées: Société générale des moulins du Togo (SGMT) : une entité centrale dans l’approvisionnement local en farine, la Société meunière et avicole du Gabon (Smag) : également pivotale dans la chaîne de valeur alimentaire du pays, la Société les grands moulins du phare (SGMP) : joue un rôle critique dans l’économie du Mali en fournissant une part importante des besoins en céréales,et la Société le grand moulin du Cameroun (SGMC) : un acteur vital de l’industrie agroalimentaire camerounaise.
L’influence des États dans le processus de vente s’est traduite par une série de négociations et d’interventions directes, souvent menées par les canaux diplomatiques. Ces démarches visent à sécuriser la propriété de ces infrastructures critiques pour l’économie locale et la sécurité alimentaire.
Les diplomaties locales ont été mises à contribution pour faciliter, voire orienter les négociations. Parfois, elles agissent comme intermédiaires ou conseillers, représentant les intérêts stratégiques de leurs gouvernements, dans le but de garantir que toute transition soit favorable à l’état et sa population.
Conséquences pour le groupe Castel
Face à ces difficultés, le groupe Castel se trouve contraint de repenser sa stratégie de vente. La résistance rencontrée l’oblige à envisager de nouvelles modalités de cession, potentiellement moins avantageuses financièrement, mais qui tiennent compte des préoccupations étatiques.
Notons que la situation actuelle, bien qu’elle semble patiner, offre aussi l’occasion de réfléchir à des modèles de transactions plus innovants et équilibrés. L’évolution des négociations dans les mois à venir déterminera la manière dont les entreprises multinationales comme Castel pourront concilier leurs objectifs commerciaux avec les exigences et préoccupations souveraines des pays où elles opèrent.
Daouda Bakary KONE