Dans le cadre de la refondation de l’Etat, les réformes politiques et institutionnelles constituent l’un des points majeurs. A cet effet, la rédaction d’une nouvelle constitution serait nécessaire afin d’adopter cette loi fondamentale aux réalités maliennes selon les conclusions des Assises nationales de la refondation (ANR). Si par le passé le Mali faisait appel à des experts étrangers pour ce travail, cela ne sera plus le cas cette fois-ci, estime Oumar MC Koné, chef de la Mission d’appui pour la refondation de l’Etat (MARE).
Par le passé, le Mali a l’habitude de faire appel à des experts étrangers pour l’élaboration d’une nouvelle constitution. Pour rappel, en 2017, le régime de feu Ibrahim Boubacar Keita avait initié un projet de rédaction d’une nouvelle constitution conformément aux principes de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger notamment la création d’un Sena, une seconde chambre de parlement. Dont certains membres seraient nommés par le président de la République lui-même. Le ministre de la réforme de l’Etat à l’époque qui n’était personne d’autre que Me Kassoum Tapo. Ce dernier fut conseiller du président IBK chargé de la révision constitutionnelle avant d’être ministre. Cependant, il avait fait appel à une connaissance, en l’occurrence Me Ceccaldi, un avocat français qui a eu à défendre beaucoup de dossiers d’hommes politiques en Afrique notamment celui de l’ancien premier ministre du Mali Dr Boubou Cissé après la chute du pouvoir d’IBK en août 2020. Suite à des manifestations populaires du mouvement « An tè, A bana », composé de plusieurs partis politiques et d’associations, ce projet a été renvoyé.
Pour le chef de Mission d’appui à la refondation de l’Etat (MARE), Oumar MC Koné, cette fois-ci le Mali ne va pas faire appel à des experts étrangers. « Nous avons des constitutionnalistes maliens qui sont très brillants et qui pourront pencher sur ce dossier. A la MARE dans le fonctionnement on a vingt (20) experts plus un chef de mission et de personnel d’appui qui sont souvent des juristes. Mais au-delà dans le pays il y a suffisamment d’hommes et de femmes qualifiés pour élaborer un texte de loi sur la constitution. Et d’autres champs d’ailleurs. C’est ce choix que nous avons adopté. Nous ne nous permettrons plus d’aller chercher des soi-disant experts à l’étranger qui ne connaissaient rien de la vie du Mali, du mode de fonctionnement, de son histoire, de sa culture etc. pour venir nous montrer un papier étant calqué d’ailleurs sur la constitution d’un autre pays. Cela n’aura pas de sens », nous confie Oumar MC Koné.
Ibréhima Koné