(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Mali, une tendance inquiétante semble se dessiner avec la réduction des budgets consacrés à des secteurs absolument essentiels tels que l’Agriculture et l’Enseignement, éléments vitaux pour l’économie du pays et le bien-être de sa population.
En effet, les fonds alloués à l’agriculture, qui jouent un rôle crucial non seulement pour soutenir la sécurité alimentaire mais aussi pour stimuler le développement rural et soutenir les agriculteurs locaux, voient leur montant diminuer de manière notable, passant de 273 milliards de FCFA à seulement 245 milliards de FCFA, ce qui pourrait avoir des répercussions significatives sur la production agricole et l’autosuffisance alimentaire du pays à long terme.
De même, l’Enseignement, qui est considéré comme la pierre angulaire du développement humain, un vecteur fondamental de progrès et d’innovation pour les futures générations, subit également une réduction de son budget. Celui-ci passe de 557 milliards à 530 milliards de FCFA, ce qui pourrait affecter la qualité de l’éducation, l’infrastructure scolaire, ainsi que la formation des enseignants.
Par ailleurs, ces baisses de financement contrastent fortement avec l’augmentation marquée du budget désormais dédié aux loisirs, à la culture et au culte, un secteur qui connaît une augmentation significative, avec les crédits grimpant de près de 39 milliards à un impressionnant total de 116 milliards de FCFA.
Ainsi, ce changement de priorités budgétaires, qui suscite de vives critiques et inquiétudes parmi les experts du développement, les éducateurs et la société civile, est clairement énoncé dans le Projet de Loi de finances rectificative de 2025, qui expose et détaille les nouvelles orientations financières et politiques du gouvernement pour cette année cruciale.
Par ailleurs, ces décisions budgétaires révèlent un déplacement dans la stratégie gouvernementale qui pourrait influencer de manière significative les secteurs clés et le développement futur du pays, appelant à une réflexion approfondie sur les implications à long terme pour les ressources humaines, la stabilité économique et la résilience du pays face aux défis mondiaux.
Toutefois, le projet de loi de finances rectificative pour l’année 2025 apporte d’importants changements aux allocations budgétaires en matière de défense et de sécurité. Ainsi, le budget consacré à la Défense et à la sécurité voit une augmentation notable, passant de 470 milliards à 527 milliards FCFA, ce qui reflète une volonté de renforcer les capacités et les ressources dans ce domaine crucial.
De façon concomitante, le budget spécifiquement dédié à l’Ordre et à la sécurité publics connaît une hausse significative, passant de 332 à 504 milliards FCFA. Ces chiffres officiels témoignent d’une attention particulière portée à ces secteurs, soulignant l’importance stratégique de la sécurité nationale dans les priorités gouvernementales.
Notons que tous ces ajustements budgétaires sont conformes aux données fournies par le Projet de loi de finances rectificative de l’année 2025, illustrant une réévaluation des besoins et ressources nécessaires pour assurer le bien-être et la sûreté des citoyens.
Korotoumou Sylla