(CROISSANCE AFRIQUE)- A la Suite du relèvement des taux directeurs de la BCEAO, le mercredi 6 septembre 2023,l’assureur Ismaël Sirima, entrepreneur, et actuellement Agent général d’Assurance indépendant, sous enseigne SWISSLIFE, a fait une analyse approfondie cette fulgurante hausse annoncée par la Banque centrale des états de l’Afrique de l’ouest. Lisez plutôt sa contribution ci-dessous:
« Des taux directeurs de la BCEAO à 3,25% et des taux d’intérêt du guichet de prêt marginal à 5,25% et pourtant, les TPE, les PME, et autres entrepreneurs individuels de la zone UEMOA, pourtant seuls créateurs de valeur et de richesse sont servis à des taux à 2 chiffres ».
« Effectivement les banques prêtent aux acteurs économiques, avec l’argent des autres (épargnants particuliers et institutionnels) tout en gardant une marge commerciale, ce qui est normal, mais aussi en y incluant le coût de la ressource (taux directeur de la BCEAO) et le coût du risque (impayés, défaillance du débiteur, ou insolvabilité intentionnellement organisée, etc…) ».
« Tous ceux qui disposent d’une trésorerie excédentaire se verront proposer des DAT (compte à terme, rémunéré ) autour de 4 ou 5%. Intéressant mais pas suffisant pour gommer la différence taux débiteur VS taux créditeur »
« La plupart des pays dits développés ou émergents offrent des taux beaucoup moins délirants qui n’absorbent pas toutes la marge opérationnelle de leurs entreprises. C’est le cas en Afrique du Nord par exemple, pas très loin de chez nous. L’Europe l’Amérique et l’Asie étant à part. Les banques peuvent être encore plus utiles à l’économie réelle et participer au financement du développement durablement par l’accompagnement des entreprises avec des taux raisonnables ».
« N’hésitez pas à faire jouer la concurrence, seul facteur à même de faire réviser la position d’un partenaire financier. La dette est une formidable accélératrice de développement si elle est bien utilisée avec tous les effets de levier. N’hésitez pas à faire appel au co-financement pour réduire votre dépendance vis-à-vis d’un même partenaire, ou au financement participatif pour diluer les pouvoirs décisionnel des investisseurs qui vous accompagnent, tout en gardant la main sur la stratégie de développement de votre entreprise ».
« Notons que les fonds existent en quantité suffisante, et pas qu’à la BCEAO. Si vous offrez des conditions juridiques et financières satisfaisantes les banques en tiendront compte et les investisseurs aussi. Si les entreprises ne bousculent pas les partenaires financiers historiques, ils n’auront aucune bonne raison de se remettre en question ».
Encadré
Ismaël Sirima a eu la chance de travailler pendant près de 18 ans dans la banque de détail, dans plusieurs grands groupes, à accompagner les PME, les professions libérales, ainsi que les artisans et commerçants individuels dans le financement de leur cycle d’exploitation et le développement de leurs entreprises.
Parallèlement, il est entrepreneur dans l’import et l’export de matériel médical à destination de l’Afrique francophone. Le Ismaël Sirima est un passionné par les questions financières et économiques, et il travaille à trouver des solutions innovantes pour permettre aux entrepreneurs, véritables créateurs de valeur et de richesse, d’évoluer dans un environnement économique et financier qui offre une stabilité dans la mesure du possible, afin de permettre aux stratégies établies par ces derniers, de prendre forme et des générer les richesses attendues.
Daouda Bakary KONE
