En 2019, les échanges mondiaux de riz ont connu un repli significatif. D’après le dernier rapport publié par l’Observatoire des statistiques internationales sur le riz (Osiriz), le commerce global de la céréale s’est contracté de 9 % à 44,1 millions de tonnes contre 48,5 millions de tonnes un an plus tôt.
Ce recul s’explique essentiellement par une contreperformance de la Thaïlande, deuxième exportateur mondial qui a enregistré une chute de 30 % des expéditions. Si pour cette année, les perspectives initiales tablent sur un léger bond de 2,2 % à 45,1 millions de tonnes, cet optimisme reste fragile en raison des différentes évolutions sur le marché global face à la pandémie du coronavirus.
En effet, alors que l’Inde a suspendu les nouveaux contrats à l’exportation en raison de problèmes logistiques liés au confinement, le Vietnam a arrêté temporairement ses expéditions afin de faire le point sur la disponibilité de la céréale sur son marché intérieur. Dans un tel contexte, la Thaïlande est en première ligne avec d’autres pays comme le Pakistan pour assurer un approvisionnement optimal du marché mondial.
Pendant ce temps, la grande absente du marché mondial reste la Chine, premier producteur mondial et 5e exportateur de la denrée.
« En Chine, le marché à l’exportation ne semble pas donner de signes de reprise malgré les attentes des opérateurs internationaux face à la défaillance du Vietnam et de l’Inde. Pourtant, elle [la Chine, NDLR] aurait les capacités d’envoyer un signal fort sur les marchés internationaux, en proposant du riz grâce à ses stocks abondants qui représentent 60 % des stocks mondiaux, correspondant aussi à 70 % de sa consommation domestique annuelle contre un ratio de 35 % au niveau mondial », indique le document.
Du côté de l’Afrique subsaharienne qui représente le tiers des importations mondiales, la tendance reste à la prudence.
« Les marchés internes sont sous pression en raison de la hausse des prix mondiaux et des possibles interruptions dans les chaînes d’approvisionnement de riz asiatique. Les commerçants et importateurs africains font leurs comptes et les stocks rizicoles devraient encore tenir quelques semaines, voire plusieurs mois, comme pour l’ensemble des denrées alimentaires de grande consommation. Les États africains se mobilisent aussi pour lancer des programmes d’urgence et produire davantage de riz cette année. Mais, les effets de ces politiques ne devraient pas se faire sentir avant plusieurs mois », ajoute l’Observatoire.
Pour rappel, moins de 10 % de la récolte mondiale de riz fait objet d’un commerce international. Près de 90 % de la céréale provient d’Asie.
Espoir Olodo