(CROISSANCE AFRIQUE)-Les réseaux sociaux offrent l’opportunité de mélanger un peu de tout pour présenter une situation alarmiste ou luisante. Le vocabulaire de la finance est très riche. Les termes financiers sont voisins, mais avec, souvent beaucoup de nuances. Un pays en « défaut de paiements » est celui, en situation normale de fonctionnement, déclare, officiellement qu’il n’est plus en mesure d’honorer ses engagements.
Le premier pays Africain francophone à tomber en « défaut de paiements » a été la Côte d’Ivoire lors de la « crise de la dette » des années 86 – 87. Suite à l’effondrement des « cours du cacao » sur les marchés mondiaux, le pays a officiellement annoncé qu’il n’était plus en mesure d’honorer ses échéances de remboursement. Auprès de ses prêteurs : Institutions financières internationales, bilatéraux publics et privés, UMOA, l’information a provoqué un vent de panique en raison de l’état de surendettement du pays à l’époque.
Le niveau d’endettement d’un pays est mesuré en fonction du PIB. Dans le Rapport de la CEDEAO de 2019 sur l’endettement des pays membres, le niveau d’endettement du Mali se situait aux alentours de 78% du PIB, un des plus bas de l’espace communautaire. C’est dire que le garde encore une bonne capacité d’endettement.
Sur d’autres continents, on peut citer l’Argentine et tout récemment la Grèce. Le Mali n’est pas à terre, à cause de l’effondrement des « cours mondiaux » du coton et/ou de l’or. Non, il est sous sanctions et privé de ses ressources en dépôts dans les comptes de la BCEAO, contrairement aux statuts de la Banque Centrale et au mépris d’une décision de la Justice Communautaire, qui a ordonné au moins la suspension des sanctions financières, notamment le « gel des avoirs de l’État auprès de la Banque Centrale. »
Une telle situation « inédite » est – elle un « défaut de paiements »?
La réponse est NON. D’ailleurs les APBEF des pays de l’UMOA, ont demandé que les « engagements échus non honorés du Mali ne soient pas provisionnés » par les Banques Commerciales. Elles expliquent qu’ils ne répondent pas à la définition de « crédits en difficultés » devant faire de constitution de provision selon la loi bancaire. On pourrait dire qu’il est regrettable de constater que certaines et certains d’entre nous se réjouissent de la situation dans laquelle se trouve le pays, par manque d’unité nationale ou de patriotisme?
Les positions des uns et des autres sont compréhensibles et mêmes tolérables. En effet les questions de portée nationale sur lesquelles, il y aurait unanimité de plus 20 millions de personnes que compte le pays sont de plus en plus rares./
Siné DIARRA Expert comptable Essayiste.