Au Soudan, le général vice président Mohamed Hamdan Dagalo, dit Hemedti, s’est envolé le mercredi 23 février 2022 pour une visite officielle, au cours de laquelle il devrait rencontrer le président russe Vladimir Poutine et son ministre des Affaires étrangères Serguei Lavrov. Il s’agit d’une visite qui se tient dans un contexte particulièrement tendu entre Moscou et les occidentaux sur le dossier ukrainien, qui a pris une autre dimension géopolitique
Signé en décembre 2020, l’accord sur la création d’une base navale russe au Soudan refait surface, après avoir été mis sur la touche pendant plusieurs mois. Abritée à Port-Soudan, elle pourra accueillir jusqu’à 300 soldats russes ainsi que quatre navires militaires, dont un navire à propulsion nucléaire.
Cet accord est crucial pour Moscou qui a amorcé un retour géopolitique sur le continent africain. En contrepartie, la Russie s’est engagée à fournir au Soudan des équipements militaires et de l’armement.
« Khartoum a longtemps fait trainer la mise en œuvre de cet accord, souhaitant selon certains ne pas froisser Washington, qui ne voit pas d’un très bon œil cette installation russe. La Russie étant, avec l’Egypte, l’un des rares pays à ne pas avoir condamné le putsch d’octobre dernier à Khartoum, ce projet sera vraisemblablement évoqué », Raddio France internationale.
Avant de s’envoler pour Moscou, le général Hemedti a d’ailleurs rappelé les « relations amicales historiques » entre les deux pays. Sa propre force paramilitaire a été d’ailleurs appuyée par le groupe russe Wagner.
Notons que ce rapprochement avec la Russie est aussi un moyen de briser l’isolement diplomatique de la junte soudanaise qui fait face à une mobilisation populaire qui ne faiblit pas. Cette visite se tient au même moment ou Moscou ordonnait l’ordre à une intervention militaire en Ukraine.
Zangouna Koné