(CROISSANCE AFRIQUE)-En Tanzanie, James Mataragio , qui occupe le poste de vice-ministre de l’Énergie , a pris la parole le vendredi 29 août pour annoncer l’organisation prochaine d’une concertation nationale d’une envergure remarquable.
Cette rencontre rassemblera divers acteurs majeurs du secteur énergétique, y compris les investisseurs, les banques et les régulateurs, dans le but précis de surmonter les obstacles financiers actuels qui freinent la construction nécessaire des stations de ravitaillement en gaz naturel comprimé (GNC).
L’ambition de cette initiative est non seulement de lever ces obstacles financiers, mais aussi de démocratiser l’accès à l’utilisation du GNC, une forme d’énergie appréciée pour son coût plus abordable par rapport à l’essence, un aspect qui la rend particulièrement attractive pour les consommateurs au cours des prochaines années.
« Nous voulons rassurer les investisseurs », a affirmé avec confiance James Mataragio, soulignant que le GNC représente une filière non seulement viable mais aussi prometteuse et durable à long terme. Il a ajouté que les coûts associés sont globalement maîtrisables, à condition que les financements adéquats soient mobilisés pour soutenir ce secteur en pleine expansion. Tandis que les banques locales commencent progressivement à surmonter leurs réticences à financer l’industrie du GNC, un mouvement croissant d’investissements privés s’installe solidement. Par exemple, BQ Construction s’engage dans ce domaine avec un projet ambitieux visant à ouvrir une station prévue pour servir près de 180 véhicules quotidiennement.
De plus, Puma Energy a publiquement annoncé en juin son intention ambitieuse de lancer quatre stations GNC dans les trois mois suivant cette déclaration, illustrant ainsi l’intérêt et l’engagement croissants pour le développement et la croissance de cette source d’énergie innovante et respectueuse de l’environnement.
L’expérience du Nigeria en matière d’énergie, particulièrement en Afrique, montre bien comment le Gaz Naturel Comprimé (GNC) possède le potentiel de transformer structurellement un marché énergétique. En tant que plus grand producteur de pétrole sur le continent africain, et détenteur d’immenses réserves de gaz naturel, le Nigeria a su, en 2024, attirer pas moins de 700 millions de dollars d’investissements. L’objectif de cet afflux financier est clair : repositionner le GNC en tant qu’alternative viable et durable à l’essence, dont le prix a maintenant dépassé les 900 nairas, soit environ 0,59 dollar américain par litre. Cette initiative intervient à un moment crucial, où des solutions énergétiques plus économiques sont non seulement recherchées mais exigées à travers le pays.
En adoptant une politique de tarification astucieuse, le gouvernement nigérian a fixé le prix du GNC à 230 nairas, l’équivalent de 0,15 dollar, facilitant ainsi une réduction significative des coûts de transport et stimulant la conversion des véhicules pour une utilisation sur GNC, une source d’énergie plus propre. Le pays a des ambitions claires pour l’avenir : les autorités projettent d’atteindre le seuil du million de véhicules fonctionnant au GNC d’ici 2027. Pour appuyer cette transition, plus de 90 stations de ravitaillement GNC sont actuellement en cours de développement, avec l’appui significatif de géants du secteur tels que Shell Nigeria Gas et NNPC Gas Marketing.
En regardant au-delà des frontières du Nigeria, si cette approche et ce modèle innovant venaient à être appliqués en Tanzanie, il est fort probable que le prix local du carburant pourrait voir une diminution marquée et significative, apportant également de larges bénéfices économiques et environnementaux à ce pays d’Afrique de l’Est.
Pour la ville de Dar es Salam, située sur la côte est de la Tanzanie, l’enjeu économique et environnemental dépasse de loin la simple réduction du prix du carburant, même si cet aspect est crucial pour le pouvoir d’achat des citoyens et le coût des transports. En effet, il s’agit également de se préparer activement à une transition énergétique durable et respectueuse de l’environnement. L’exploitation prochaine des ressources gazières offshore, situées au large des côtes tanzaniennes, pourrait non seulement renforcer considérablement la sécurité énergétique du pays en réduisant la dépendance aux importations coûteuses, mais également positionner la Tanzanie comme un acteur clé et influent dans le secteur gazier à l’échelle régionale, offrant ainsi de nouvelles opportunités économiques.
Notons que le gouvernement tanzanien souhaite s’inscrire pleinement dans une trajectoire de développement à faible émission de carbone, ambition essentielle pour lutter contre le changement climatique. Selon une étude approfondie menée par Dairy Hills, le Gaz Naturel Comprimé (GNC) possède le potentiel de diminuer significativement les coûts énergétiques, jusqu’à 58 %, ce qui représenterait une économie substantielle pour les industries et les ménages.
Cependant, comme le démontre le modèle de développement adopté par le Nigéria, la mise en place et l’extension du GNC nécessitent non seulement des infrastructures dédiées et modernes, mais aussi la formation de professionnels qualifiés capables de convertir efficacement les véhicules à ce nouveau type d’énergie, ainsi qu’un cadre d’investissement particulièrement attractif pour encourager les entreprises à s’engager dans cette voie prometteuse.
Moussa KONÉ