Taxe exceptionnelle au Nigeria : une alerte de Moody’s sur le Secteur Bancaire

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(CROISSANCE AFRIQUE)-Le 17 juillet 2023, la nouvelle a fait l’onde de choc dans le monde financier : le Nigeria, classé Caa1 avec une perspective positive, impose une taxe exceptionnelle de 50% sur les profits de réévaluation en devises étrangères des banques nigérianes pour l’année 2023.

Cette décision audacieuse cherche à injecter pas moins de 6,2 trillions de NGN (environ 4 milliards de dollars) dans le budget de 2024, destiné principalement au financement d’infrastructures et à couvrir d’autres dépenses critiques du pays.


Cette mesure fiscalité, inédite en son genre au Nigeria, surgit dans un contexte économique national marqué par le besoin urgent de financement des infrastructures. La dépendance croissante du pays à l’égard des revenus pétroliers et le besoin de diversifier ses sources de revenu ont poussé le gouvernement à envisager d’autres formes de financement.

L’impact de la pandémie de COVID-19, ayant engendré une récession économique significative, n’a fait qu’accentuer cette nécessité. Le gouvernement nigérian justifie cette imposition extraordinaire par la volonté de lever des fonds substantiels pour des projets d’infrastructures prioritaires.

Par ailleurs, ce financement est considéré comme critique pour stimuler la croissance économique et pour soutenir le développement à long terme du pays. De plus, cette taxe vise également à encourager les banques à soutenir davantage l’économie réelle en facilitant les prêts aux petites et moyennes entreprises.


Les réactions au sein du secteur bancaire n’ont pas tardé à se manifester, nombreux sont ceux qui s’inquiètent des répercussions de cette taxe sur leur rentabilité. La taxe sur les profits de réévaluation pourrait réduire considérablement les bénéfices des banques, mettant ainsi en danger leur capacité à financer des prêts et à investir dans des projets de développement.

De surcroît, cette mesure pourrait inciter les banques à adopter des stratégies de gestion des risques plus conservatrices, potentiellement au détriment du soutien à l’économie locale.


Moody’s, l’agence de notation financière, ne manque pas d’exprimer ses préoccupations face à cette taxe. Selon elle, bien que l’objectif du gouvernement soit louable, les conséquences immédiates et à moyen terme pourraient être préjudiciables pour le secteur bancaire.

Moody’s souligne en particulier le risque que cette taxe représente pour la liquidité et la rentabilité des banques, tout en mettant en garde contre les effets potentiels sur le crédit et, par extension, sur l’économie nigériane dans son ensemble.


Not9ns que les conséquences économiques de cette taxe pourraient être doubles. D’un côté, si elle réussit à lever les fonds espérés, elle pourrait catalyser des projets infrastructurels majeurs, favorisant ainsi la croissance économique à long terme. Cependant, l’impact négatif imminent sur le secteur bancaire pourrait freiner cette croissance, en réduisant la capacité des banques à financer l’économie.

Pour rappel, les perspectives futures du Nigeria semblent ainsi peser entre ces deux issues, dépendant fortement de la capacité du gouvernement à mettre en œuvre cette mesure tout en soutenant la stabilité du secteur bancaire.

Daouda Bakary KONE

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