(CROISSANCE AFRIQUE)-Au Tchad, les opérateurs de téléphonie mobile Airtel et Moov Africa font face à une pression croissante des autorités en raison de récentes interruptions de service.
La coupure d’Internet survenue du 15 au 16 octobre a suscité des préoccupations majeures chez les consommateurs, déclenchant une demande de compensation de l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep). Cette situation met en lumière la fragilité des infrastructures numériques dans le pays et la nécessité d’une meilleure gestion des services de télécommunication.
Les coupures d’Internet ont des effets dévastateurs sur les utilisateurs, entravant les communications personnelles et professionnelles. Les consommateurs se trouvent face à des pertes financières lorsque les services Internet ne sont pas disponibles pour les transactions en ligne et le travail à distance. Ce type d’interruption crée également un climat d’incertitude et d’insatisfaction, incitant les agences de régulation à agir rapidement pour protéger les droits des consommateurs.
L’Arcep joue un rôle clé dans la surveillance des opérateurs de télécommunication, garantissant qu’ils respectent les normes de service. Son objectif principal est d’assurer une qualité de service adéquate et de défendre les intérêts des consommateurs face aux imprévus. En cas de non-respect des engagements, elle peut imposer des sanctions, comme dans le cas d’Airtel et Moov Africa, qui ont été pénalisés pour des coupures de services répétées.
Suite aux coupures, l’Arcep a exigé qu’Airtel et Moov Africa prennent des mesures pour compenser les consommateurs, notamment par un crédit d’accès à Internet. Bien que le montant de la compensation reste à déterminer, cette initiative est un signe de la volonté des autorités de protéger les droits des utilisateurs. Les opérateurs doivent répondre à ces attentes pour maintenir la confiance des consommateurs et éviter des répercussions plus sévères.
Le marché des télécommunications au Tchad est dominé par Airtel et Moov Africa, qui ensemble détiennent près de 99 % des abonnés. Avec un total de 10,8 millions d’abonnés, le taux de pénétration des services mobiles atteint 61 %. Leur position dominante les oblige à garantir la fiabilité de leurs services, mais les récentes coupures montrent que des améliorations significatives sont nécessaires.
Les interruptions de service sont souvent dues à des problèmes d’infrastructure, notamment une interruption de la fibre optique. Ces pannes ont des répercussions économiques importantes, affectant les entreprises qui dépendent de l’accès à Internet pour fonctionner efficacement. À long terme, ces troubles peuvent dissuader les investissements étrangers et nuire à la croissance économique du pays.
Les opérateurs de télécommunication sont tenus de garantir la qualité de leur service, en prenant des mesures proactives pour prévenir les interruptions. Malgré la nature multifactorielle des problèmes, ils doivent être proactifs dans la mise en œuvre de solutions de secours. L’Arcep les encourage également à poursuivre leurs partenaires commerciaux si nécessaire, renforçant ainsi leur responsabilité dans la chaîne de services.
Les opérateurs ont réagi aux sanctions gouvernementales en s’engageant à améliorer leurs services. Airtel, par exemple, a déjà été condamné à des amendes pour non-respect de ses engagements, ce qui incite les entreprises à investir davantage dans leurs infrastructures. La réaction des opérateurs face à ces défis est un indicateur de leur capacité à s’adapter et à répondre aux besoins des consommateurs.
Il est crucial d’investir dans les infrastructures numériques pour stabiliser le marché des télécommunications au Tchad. Des investissements accrus peuvent aider à diversifier les réseaux, réduire les risques de coupure et améliorer globalement la qualité du service.
Notons qu’un engagement solidaire entre le gouvernement et les opérateurs est nécessaire pour garantir que tous les consommateurs bénéficient d’un accès fiable aux services de télécommunication.
Mariam KONE