Quelques heures après l’annonce par le conseil constitutionnel de la dévolution des fonctions du Président du Faso qui consacre désormais le Lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba « Président du Faso à compter du 24 janvier 2022 », le Pr Abdoulaye Soma, constitutionnaliste, a attaqué cette décision et a qualifié de « catastrophe constitutionnelle ».
« La deuxième décision rendue le 8 février 2022 par le Conseil constitutionnel portant « dévolution des fonctions du Président du Faso » est une catastrophe constitutionnelle », a indiqué Abdoulaye Soma. « Constater que le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo DAMIBA est chef de l’Etat, est un fait accepté. Mais la dévolution par décision du Conseil constitutionnel des fonctions de Président du Faso, sans autres formalités démocratiques, dans la démarche utilisée, est une catastrophe Constitutionnelle », a-t-il poursuivi.
« Par cette décision, le Conseil constitutionnel tue la Constitution. Le Conseil constitutionnel tue la démocratie. Le Conseil constitutionnel tue le droit constitutionnel, en même temps qu’il tue l’autorité du Conseil lui-même », a déploré le constitutionnaliste.
« Le Conseil constitutionnel indique que le coup d’Etat est un autre mode constitutionnel et démocratique de dévolution des fonctions de Président du Faso. Comment peut-on faire ça !? », s’est-il interrogé. Et de terminer : « le montage de 2014 a été mal copié. Gageons d’éviter les erreurs techniques qui compromettent tout maintenant ».
Le Lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba qui a été déclaré « Président du Faso prêtera serment » le 16 février prochain devant le Conseil constitutionnel.
Lamine Traoré