(CROISSANCE AFRIQUE)-Le domaine de Chaâl, reconnu comme la plus grande plantation d’oliviers d’Afrique, est actuellement investi par les autorités tunisiennes au cœur d’une enquête sur des irrégularités dans sa gestion.
Cette plantation, qui a toujours été un symbole de fierté pour la région de Sfax, traverse une période tumultueuse en raison de soupçons de corruption et de mauvaise gestion qui compromettent son avenir. Cette situation soulève des interrogations non seulement sur les pratiques agricoles modernes, mais aussi sur l’éthique des dirigeants de cette institution emblématique.
Le domaine de Chaâl possède une riche histoire qui remonte à l’Antiquité, symbolisant la tradition oléicole en Tunisie. Sa culture de l’olivier a façonné l’économie locale et a permis à des générations de familles de prospérer grâce à l’exploitation de cet or liquide. Ce domaine est non seulement un trésor culturel, mais également un élément essentiel de l’identité tunisienne. Avec des techniques agricoles transmises de génération en génération, l’olivier a toujours été au centre de la vie agricole de la région.
La culture de l’olivier en Tunisie représente une part significative de l’agriculture, contribuant à une grande partie des exportations du pays. Les oliveraies de Chaâl produisent une huile d’olive de haute qualité, très prisée sur le marché international. En plus de son rôle économique, la culture de l’olivier a un impact social, en créant des emplois et en soutenant les communautés rurales. Ainsi, tout dysfonctionnement au sein de ce secteur suscite des préoccupations majeures, tant sur le plan économique que social.
Récemment, le PDG de CHO a été arrêté dans le cadre de cette enquête sur les pratiques de gestion du domaine de Chaâl. Les autorités ont mis en lumière des soupçons d’utilisation abusive de fonds et de ressources. Cette arrestation a provoqué un choc au sein de la communauté oléicole et suscite des questions sur la gouvernance de l’entreprise. Les détails de l’enquête continuent d’être dévoilés, créant un climat de méfiance envers les dirigeants.
L’enquête actuelle vise à examiner les aspects financiers et opérationnels du domaine de Chaâl. Les enquêteurs se penchent sur les documents financiers pour identifier d’éventuels abus ou détournements de fonds. Ce processus met en évidence l’importance de la transparence dans la gestion des ressources agricoles. Les résultats de cette enquête pourraient également avoir des répercussions sur l’ensemble du secteur oléicole tunisien.
Les conséquences de la mauvaise gestion au domaine de Chaâl sont déjà visibles, avec des installations en délabrement et des opérations réduites. La corruption présumée menace non seulement l’avenir de la plantation, mais aussi l’industrie oléicole dans son ensemble. Si la situation n’est pas rectifiée, les retombées pourraient toucher des milliers de travailleurs qui dépendent de ce secteur. La perte de confiance du public dans la gestion pourrait également nuire à l’image du pays sur la scène internationale.
Le président Kaïs Saïed a effectué une visite non annoncée au domaine de Chaâl, ce qui témoigne de l’importance de la situation. En inspectant les installations et en s’informant des conditions de travail, il a exprimé son indignation face à l’état du domaine. Cette visite reflète l’engagement du gouvernement à administrer des mesures correctives et à garantir une gestion responsable des ressources agricoles. Les déclarations du président ont par la suite résonné dans tout le pays.
Notons que es réactions à l’arrestation du PDG et aux enquêtes en cours sont partagées. Les autorités locales encouragent le processus de transparence et de responsabilité, tandis que la population exprime des préoccupations quant à l’avenir de leurs moyens de subsistance. Les agriculteurs et les travailleurs du domaine craignent pour leur emploi et la pérennité de l’industrie. L’engagement citoyen pourrait jouer un rôle crucial dans l’évaluation et la réforme des pratiques agricoles au sein de la région.
Mariam KONE