(CROISSANCE AFRIQUE)-La Bceao a publié des données sur les comptes extérieurs du Sénégal pour 2023. Le Sénégal a enregistré un déficit des transactions courantes de 3 683 milliards de FCFA, principalement à cause d’une baisse des exportations de biens de 10,3%, avec un déficit du compte des biens atteignant 3 227 milliards de FCFA.
Les exportations ont chuté pour des produits clés, tandis que les importations ont également diminué. Le déficit de la balance des services a légèrement augmenté, atteignant 1 573,9 milliards de FCFA, mais le secteur du voyage a connu des améliorations. Les transferts des travailleurs migrants ont augmenté, atteignant 1 818,1 milliards de FCFA. Les investissements directs étrangers ont également crû de 60,5%, atteignant 2 905,5 milliards de FCFA grâce aux investissements dans le secteur pétrolier et gazier.
Cette situation économique soulève des préoccupations parmi les décideurs politiques en raison de la vulnérabilité du pays face aux chocs externes. En particulier, les fluctuations des prix des matières premières sur le marché international ont directement influencé les résultats commerciaux du Sénégal. Les agriculteurs et les producteurs locaux se battent pour s’adapter à des conditions de marché de plus en plus compétitives, exacerbées par le changement climatique et la hausse des coûts de production.
Les autorités sénégalaises cherchent donc à diversifier les exportations en développant de nouveaux produits et en explorant des marchés alternatifs. Des initiatives visant à renforcer les capacités de production locale sont également en cours, avec un accent particulier sur l’agriculture durable et les technologies de production innovantes.
Sur le plan social, les transferts des travailleurs migrants demeurent une source cruciale de financement pour de nombreuses familles, contribuant ainsi à atténuer les effets du déficit commercial. Cependant, le gouvernement et les organisations non gouvernementales mettent en œuvre des programmes pour encourager la formation professionnelle et l’entrepreneuriat local dans le but de réduire la dépendance vis-à-vis des revenus extérieurs.
Alors que la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) avertit que des réformes structurelles sont nécessaires pour redresser la situation, les projections pour 2024 affichent des signes d’espoir. Des partenariats stratégiques avec des investisseurs internationaux et une meilleure intégration dans les chaînes d’approvisionnement mondiales pourraient potentiellement renforcer l’économie sénégalaise et stabiliser ses comptes extérieurs.
En somme, bien que le déficit des transactions courantes soit préoccupant, il constitue également un appel à l’action pour les acteurs économiques et les décideurs politiques. Les efforts pour améliorer la résilience économique du Sénégal doivent être renforcés afin de garantir une croissance durable et équitable au bénéfice de tous les Sénégalais.
Korotoumou Sylla