(CROISSANCE AFRIQUE)- Le franc CFA (FCFA) dans la zone UEMOA a observé une hausse significative de sa valeur par rapport aux monnaies des cinq autres pays de la CEDEAO et cela, Comparativement au premier semestre 2023.
Cette appréciation s’est traduite par un renforcement moyen de 114,1% durant les six premiers mois de 2024 par rapport à la même période l’année précédente. L’analyse effectuée par le Magazine Croissance Afrique se base sur des données issues de la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO).
La devise est particulièrement bien placée par rapport aux monnaies du Nigeria et du Ghana, les deux plus grandes économies de la CEDEAO. Avec une progression moyenne de 221,8% face au naira et 20,8% face au cedi, le FCFA a démontré sa résilience. Ces performances sont remarquables dans un contexte où l’économie de ces pays fait face à de graves crises.
Les données montrent que le taux d’appréciation en glissement annuel du FCFA est en soi un indicateur de la santé économique de la région UEMOA. En effet, la monnaie a su maintenir sa valeur avec une stabilisation face à des fluctuations sur le marché international. Cette performance est attribuée à une croissance macroéconomique solide et à la parité fixe du FCFA avec l’euro.
Les dépréciations récurrentes du naira et du cedi constituent un enjeu majeur pour les relations commerciales au sein de la CEDEAO. Le cedi a perdu 27,9% de sa valeur face au dollar alors que le naira a enregistré une perte de 53% sur la même période. Ces déclins rendent les produits de l’UEMOA plus compétitifs à l’international, mais augmentent le coût d’importation pour les entreprises nigérianes.
Les pays comme le Nigeria et le Ghana traversent une crise économique, affectant leur pouvoir d’achat et leur capacité à importer. Cela influence directement la demande pour les biens de l’UEMOA, mettant en lumière le lien inextricable entre les fluctuations monétaires et la santé économique régionale. Ces dynamiques peuvent créer des opportunités pour les exportateurs de la région UEMOA.
Malgré une appréciation générale, le FCFA a néanmoins connu des épisodes de dépréciation mensuelle, notamment face au naira. Par exemple, une perte de 3,8% a été enregistrée en janvier 2024 par rapport à décembre 2023. Ces variations mensuelles soulignent la volatilité du marché et nécessitent une attention constante de la part des acteurs économiques.
Notons que la fluctuation du FCFA impacte significativement les échanges commerciaux, rendant certains produits plus attractifs tout en en augmentant le coût d’importation. Une dépréciation du naira, par exemple, accroît le coût des importations pour les entreprises nigérianes, tandis qu’une appréciation rend les produits nigérians plus chers pour l’UEMOA. Ces dynamiques économiques régionales jouent un rôle crucial dans l’avenir commercial et économique de la CEDEAO.
Daouda Bakary KONE