(CROISSANCE AFRIQUE)-Selon le rapport de la politique monétaire de l’Union économique et ouest-africaine (UEMOA) publié par la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) en septembre 2024, le produit intérieur brut (PIB) de l’Union a connu une hausse de 5,3 % en 2023, après un taux de 5,5 % en 2022.
Ainsi, le secteur tertiaire a été le principal moteur de cette croissance économique, affichant une contribution de 3,3 points de pourcentage (pdp), en progression par rapport aux 3,1 pdp de 2022. Cette amélioration est attribuée à une dynamique favorable dans les activités des services, qui ont contribué à hauteur de 1,4 point de pourcentage, contre seulement 0,6 point de pourcentage l’année précédente. De plus, le sous-secteur « Transports, entrepôts et communications » a également montré une performance appréciable, avec une contribution de 0,7 pdp, en hausse par rapport à 0,4 pdp en 2022.
En 2023, la contribution des secteurs primaire et secondaire à la croissance économique a été estimée à respectivement 1,4 point de pourcentage (pdp) et 0,6 pdp, une variation par rapport aux 0,8 pdp et 1,6 pdp enregistrés en 2022. L’UEMOA souligne également que le regain de dynamisme du secteur secondaire est principalement soutenu par les activités manufacturières, qui ont augmenté à 0,8 pdp, contre 0,7 pdp l’année précédente.
De plus, la production dans le sous-secteur “Bâtiments et travaux publics” a montré une bonne performance, atteignant 0,4 pdp, comparé à 0,1 pdp en 2022, en raison de l’avancement des projets structurants dans la majorité des pays de la Zone. En revanche, le ralentissement observé dans le secteur primaire peut être attribué à une diminution du rythme d’augmentation de la production vivrière, qui est passée de 11,5 % durant la campagne 2022/2023 à seulement 2,3 % pour la campagne 2023/2024.
Avec ces performances inégales, la BCEAO a souligné l’importance de la diversification économique dans l’UEMOA pour réduire la dépendance aux secteurs particulièrement vulnérables comme l’agriculture. Afin d’encourager cette diversification, plusieurs initiatives ont été mises en place, notamment des programmes de financement pour les petites et moyennes entreprises (PME) et des incitations à l’innovation dans le secteur technologique. Les gouvernements des États membres ont également commencé à développer des infrastructures numériques, ce qui pourrait conduire à une évolution positive du commerce électronique et à une meilleure intégration des marchés régionaux.
Les projections pour 2024 semblent également optimistes, avec une prévision de croissance du PIB estimée à 5,5 %. Cela serait largement attribué à des mesures politiques proactives et à un climat des affaires amélioré, favorisant les investissements étrangers. En outre, le secteur des services devrait continuer à croître, aidé par l’augmentation de la demande intérieure résultant de l’amélioration des niveaux de vie et de l’urbanisation rapide dans la région. Toutefois, des défis subsistent, notamment en ce qui concerne la gestion des ressources naturelles et la nécessité d’une réforme structurelle pour renforcer la résilience économique à long terme.
Notons que la BCEAO a insisté sur l’importance de surveiller les facteurs externes, tels que les fluctuations des prix des matières premières sur le marché mondial, qui pourraient potentiellement influencer la stabilisation économique de l’Union. Dans ce cadre, une coopération accrue entre les États membres et la mise en œuvre de stratégies durables seront cruciales pour garantir une croissance inclusive et durable pour les années à venir.
Korotoumou Sylla