(CROISSANCE AFRIQUE)-Dans l’espace de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), les données officielles estiment que l’offre de crédit bancaire a maintenu sa trajectoire ascendante en 2024. Les établissements de crédit ont accordé un volume de crédits de 21 558,2 milliards FCFA, soit une progression de 8,4 % par rapport aux 19 889,1 milliards FCFA enregistrés en 2023.
La progression de l’offre de crédit varie sensiblement d’un État membre à un autre. La Guinée-Bissau enregistre la plus forte hausse de la sous-région, atteignant 205,9 %, bien que le montant total, estimé à 309,6 milliards FCFA, demeure le plus faible. Elle est suivie du Burkina Faso (+29,6 %), du Mali (+22,7 %), du Togo (+12 %) et du Bénin (+11,6 %).
Aussi, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, les deux moteurs économiques de l’Union, affichent des progressions plus modérées, respectivement de 3,2 % et 1,7 %. En revanche, le Niger enregistre un recul notable de 17,5 %, principalement dû à la baisse des crédits accordés aux sociétés non financières privées, aux institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLM), ainsi qu’aux administrations publiques.
Quant à l’analyse par objet économique des crédits révèle une forte croissance de 43,4 % des prêts à l’équipement, suivie des crédits à l’immobilier (+13,4 %), à la consommation (+11,4 %) et des facilités de trésorerie (+7,8 %). Seuls les crédits à l’exportation enregistrent une contraction significative de 36,1 %.
Toutefois, la structure des crédits demeure relativement stable, avec une prédominance des concours de trésorerie (47,7 % en 2024 contre 47,9 % en 2023), suivis des prêts à l’équipement (14,3 % contre 10,8 %) et des crédits à la consommation (13 % contre 12,6 %).
Selon les financiers certifié, les secteurs institutionnels bénéficient d’une hausse des concours en 2024. Les ISBLM enregistrent une augmentation de 33 %, les sociétés financières de 29,2 %, et les administrations publiques de 11,4 %. Les ménages voient leurs crédits progresser de 8,5 %, et les sociétés non financières de 7,3 %.
Aussi, la structure des bénéficiaires reste dominée par les sociétés non financières, qui concentrent 73,9 % des crédits, suivies des ménages (18 %) et des administrations publiques (6,3 %). Les concours à long terme connaissent une croissance notable de 36,8 %, de même que ceux à moyen terme (+18,5 %). Toutefois, les crédits à court terme continuent de dominer, représentant 75 % du total en 2024, contre 79 % en 2023, suivis des crédits à long terme (15 %) et à moyen terme (10 %).
Les personnes morales concentrent 88 % des crédits mis en place en 2024, en hausse d’un point de pourcentage par rapport à 2023. L’augmentation est également marquée chez les personnes physiques, avec des hausses de 7,1 % pour les hommes et 6,1 % pour les femmes. Ces dernières n’ont capté que 18 % des volumes, une proportion inchangée par rapport à l’année précédente.
Pour rappel , les Micro, Petites et Moyennes Entreprises (MPME) tirent la croissance des crédits aux personnes morales avec une hausse de 13,5 %, contre 3,8 % pour les grandes entreprises. Les MPME concentrent 52 % des crédits accordés aux personnes morales, contre 49 % en 2023. Par secteur d’activité, les financements au secteur secondaire progressent de 19,9 %, ceux du secteur tertiaire de 5,5 %, tandis que le secteur primaire recule de 29,8 %. Les services restent les plus financés, représentant 64 % des concours.
Notons que le secteur tertiaire bénéficie la dynamique commerciales qui capte la part la plus importante des crédits, soit 31 % en 2024 contre 30 % en 2023, suivies des activités de fabrication (15 %) et de l’administration publique (11 %). Les activités agricoles, sylvicoles et de pêche bénéficient de 4,4 % des crédits, en progression de 0,7 point de pourcentage par rapport à l’année précédente.
Abdoulaye KONÉ