(CROISSANCE AFRIQUE)- Sur la période de 2012 à 2022, la zone a enregistré une croissance de 5,75 %, surpassant largement les 3,26 % de l’ensemble de l’Afrique subsaharienne. Même au cœur de la crise mondiale en 2020, l’UEMOA a su maintenir une croissance de 1,4 %, alors que les autres pays de la région étaient en récession.
Avec 30 ans d’existence, l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) se distingue par ses performances impressionnantes dans le paysage économique africain. Ce succès témoigne de la résilience et de la robustesse de son modèle économique face aux défis mondiaux.
La croissance constante de l’UEMOA est un indicateur clé de sa performance macroéconomique. Malgré les difficultés dues à des facteurs externes, la zone a montré sa capacité à prospérer. Le Franc CFA, avec sa parité fixe avec l’Euro, a aidé à stabiliser l’économie en maintenant l’inflation à des niveaux relativement bas. Cela a également permis à l’UEMOA d’attirer des investissements étrangers, contribuant à sa croissance continue.
La pandémie de Covid-19 a eu des répercussions dans le monde entier, mais l’UEMOA a su limiter les dégâts. Bien que la crise ait fragilisé plusieurs secteurs, l’union a démontré une certaine résilience. La croissance positive de 1,4 % en 2020 est révélatrice de la gestion efficace des ressources et de la stratégie économique adoptée. Cela a permis de préserver des milliers d’emplois et d’atténuer les effets dévastateurs de la pandémie sur l’économie.
Les performances de l’UEMOA se distinguent nettement de celles de l’Afrique subsaharienne. Pendant que d’autres pays de la région subissaient des pertes économiques importantes, l’UEMOA affichait des résultats impressionnants. Cela souligne l’importance des politiques macroéconomiques et de l’intégration régionale. La comparaison met en lumière la nécessité d’adopter des modèles économiques similaires pour d’autres pays d’Afrique.
Un des atouts majeurs de l’UEMOA est sa gestion de l’inflation, largement attribuée à la parité fixe du Franc CFA. L’inflation moyenne de 1,8 % entre 2012 et 2022 est bien en deçà des 9,2 % enregistrés en Afrique subsaharienne. Cela démontre une gestion efficace des politiques monétaires. Des taux d’inflation bas sont essentiels pour le pouvoir d’achat des populations et la stabilité économique globale.
Malgré ses performances, l’UEMOA fait face à des défis dans le commerce intracommunautaire. La dépendance des pays membres à l’égard des importations entrave les échanges internes. « Nos pays ne commercent pas suffisamment entre eux », souligne Dr Souleymane Diarra. Les fluctuations des prix des matières premières exacerbent ce problème en rendant les échanges intra-communautaires moins attractifs.
Au cours de la dernière décennie, la facture d’importations des pays de l’UEMOA a plus que doublé, passant de 10 000 à plus de 25 000 milliards FCFA. Cette dépendance croissante pose des risques pour la stabilité économique de l’union. Les économies locales doivent diversifier leurs exportations pour réduire cette vulnérabilité. Il est crucial de développer des stratégies pour encourager la production locale.
Le secteur tertiaire joue un rôle majeur dans l’économie de l’UEMOA. Représentant plus de 50 % du PIB, il est le principal moteur de la création de richesse. Ce secteur dynamique englobe des industries variées, allant des services financiers à l’éducation. La diversification et l’innovation dans ce secteur sont essentielles pour maintenir cette croissance.
En revanche, les secteurs secondaire et primaire n’ont pas connu une progression significative. Le secteur secondaire a seulement crû de 0,11 point, alors que le secteur primaire a vu sa contribution diminuer de 3,71 points entre 2011 et 2021. Cette stagnation soulève des questions quant à la durabilité des modèles économiques basés sur l’agriculture et l’extraction. Des investissements dans l’industrialisation et la transformation des ressources sont nécessaires pour renforcer ces secteurs.
Notons que l’UEMOA présente un modèle de réussite macroéconomique en Afrique, tout en devant faire face à des défis considérables. L’avenir économique de la région dépendra de sa capacité à diversifier ses échanges, à renforcer l’intégration régionale et à stimuler ses secteurs productifs.
Pour rappel, des stratégies adaptées seront essentielles pour garantir la stabilité et la croissance continue de cette union dynamique. Il faut signaler que l’UEMOA considéré comme un avion supersonique qui a battu son propre record en Afrique de l’Ouest en terme de performance.
Daouda Bakary Koné , Ouagadougou