(CROISSANCE AFRIQUE)-Au premier trimestre de l’année 2024, le secteur de la microfinance au sein de l’Union monétaire ouest-africaine (UMOA) a enregistré une croissance significative, soulignant ainsi l’importance croissante de ces structures financières alternatives dans l’économie de la région.
Cette période a vu une augmentation de l’épargne collectée et du nombre de comptes de clients, reflétant une confiance renouvelée dans les systèmes financiers décentralisés.
Les données fournies par la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) indiquent une progression de 2,8 % des dépôts collectés par rapport au dernier trimestre de 2023 et un impressionnant bond de 16,4 % sur une base annuelle. Cette hausse porte les dépôts à un total de 2356,4 milliards FCFA (3,9 milliards USD), signe d’une santé financière robuste des structures de microfinance de l’UMOA.
Cette expansion n’a pas été uniforme à travers tous les pays membres de l’UMOA. La Guinée-Bissau, le Bénin et le Togo se sont distingués par les plus fortes hausses, marquant ainsi leur rôle de moteurs de croissance dans le secteur. Par ailleurs, la répartition des dépôts montre une domination des dépôts à vue, représentant 55 % de l’épargne totale, ce qui indique une préférence pour la liquidité chez les épargnants.
Même si les chiffres relatifs à l’augmentation des dépôts et au nombre de clients sont positifs, la BCEAO met en lumière une dégradation de la qualité du portefeuille de crédits à fin mars 2024. Une hausse des créances en souffrance de 19,1 %, couplée à une baisse des crédits octroyés de 2,8 %, pose des questions sur la soutenabilité de cette croissance à long terme.
Malgré les défis, l’engouement pour les microfinances ne faiblit pas. D’après la BCEAO, l’épargne mobilisée par les établissements de microfinance représente maintenant 5,2 % de celle collectée par les établissements de crédit, un signal fort de l’évolution du paysage financier de la région.
À la fin mars 2024, l’UMOA compte environ 536 établissements de microfinance, desservant près de 18,4 millions de clients. Cette étendue du secteur témoigne de son rôle incontestable dans l’inclusion financière et le développement économique des pays de l’Union.
Notons que le secteur de la microfinance de l’UMOA continue de croître, porté par une augmentation des dépôts et un élargissement de sa clientèle. Toutefois, pour pérenniser cette trajectoire ascendante, une attention particulière devra être portée à l’amélioration de la qualité des portefeuilles de crédits. Ce défi, une fois relevé, pourrait ouvrir la voie à une ère nouvelle de prospérité financière au sein de l’UMOA.
Moussa KONE
